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Publié par Centre Béthanie

Lettre n°153 - Juin 2018

 

 

 Chers Amis,

 

      Le mois de juin 2018 marque le 30e anniversaire de la naissance au ciel de Maxime Kovalevsky. Je ne sais pas si vous connaissez cet homme, mais Maxime Kovalevsky fut un compositeur, un liturgiste, un musicologue, un théologien, un professeur et aussi un mathématicien. D’origine russe orthodoxe, né à Saint-Pétersbourg en 1903, la révolution oblige sa famille à émigrer en France quand il a dix-sept ans.  Au côté de son frère Eugraph qui deviendra évêque sous le nom de Jean de Saint-Denis, il a consacré toute sa vie à la restauration de l’Orthodoxie Occidentale au sein de l’Eglise orthodoxe de France.

 

Selon Nicolas Lossky, il fut « le meilleur compositeur de chant liturgique au XXe siècle (…) Il a laissé une œuvre tout à fait considérable et exceptionnelle de qualité, tant liturgique que musicale et la théologie lui était naturelle ». Nous lui devons tout le cycle de musique liturgique dont nous vivons à Béthanie et l’esprit dans lequel nous le vivons. Il est venu enseigner à Béthanie et ce fut pour nous tous une grande Grâce. C’est pourquoi je veux ici lui rendre hommage en lui donnant la parole et, sans doute, vous donner envie de le connaître plus :

 

« Comment l'homme doit-il être préparé pour recevoir pleine­ment la vérité chrétienne ? L'entendre ou l'apprendre comme une « leçon » ne sert à rien : il faut que tout l'être soit préparé aussi bien corporellement qu'intellectuellement, car cette vérité n'est pas du domaine « scolaire »… Grâce aux offices, nous apprendrons à être présents, à écouter, à faire résonner la vérité par le chant et la lecture et nous en tirerons les consé­quences intérieures existentielles qui changent notre vie (…) Personne ne peut forcer qui que ce soit à travailler, à comprendre, à ap­prendre, si lui-même ne fait pas cet effort. Sa seule présence physique est inutile. Qu'est-ce donc « être présent » ? L'Évangile en parle sou­vent. Prenons un exemple évangélique simple : le Christ vient chez Marthe et Marie pour parler, pour apporter un message très important. Qui est

« présent » ? Marie. Marthe, pleine de bonne volonté, s'occupe de choses matérielles, s'affaire pour la nourriture de l'assemblée attentive qui entoure le Messie. Mais elle oublie d'être présente à l'acte pour lequel a préci­sément lieu cette réunion : le Christ est venu pour enseigner. Marie s'assied aux pieds du Maître et l'écoute, tandis que Marthe s'indigne de ce que - selon elle - Marie n'est pas pré­sente puisqu'elle ne fait pas son travail... Le Christ dit alors à Marthe que son travail à elle, certes, n'est pas inutile, mais que c'est Marie qui a « choisi la meilleure part ».

 

A partir de là, on en vient trop souvent à déduire que la vie pratique d'un chrétien qui s'occupe des autres n'est pas une nécessité, et qu'il suffit d'être aux pieds du Christ et de l'écouter, et l'on juge cette attitude supérieure à l'autre. Mais ce n'est pas cela qu'a voulu dire le Christ. Il a voulu dire que, dans le cas présent, Il était venu « pour parler » : il fallait donc « l'écouter ». Quand nous voulons suivre l'apprentissage qu'est la catéchèse, il faut avant tout savoir pourquoi on est venu, et être totalement présent à l'enseignement ; de même, la pédagogie fondamentale apportée par la liturgie est elle aussi, surtout et avant toute autre, la catéchèse la plus effi­cace.

 

Si vous parcourez attentivement les Écritures et la littéra­ture patristique, vous verrez que la « présence » est requise comme un préalable indispensable, après lequel seulement vient

« l'écoute ». Que signifie « écouter » ? C'est, pendant un moment, admettre qu'il y a « un autre » et que, pendant un certain temps,  on n'existe pas à soi-même. Tant qu'on demeure « soi », il faut bien reconnaître - en nous plaçant pour l'ins­tant sur le plan purement humain - que l'on n'écoute pas vraiment. Au moment où j'écoute « l'autre », c'est lui seul qui doit exister pour moi, et non plus rien de moi. Il est difficile, souvent, de ne pas tenter de deviner ce que l'autre va dire, et même de le lui souffler... C'est le défaut de personnes d'un certain âge et qui ont trop réfléchi : elles croient que d'avan­ce, tout est dit, et qu'il est inutile d'écouter des choses qui ne sont pas toujours intelligentes...

 

Si donc nous voulons nous catéchiser chrétiennement, nous devons abandonner cette attitude et apprendre à écouter, à rechercher quelque chose de nouveau pour nous qui, peut-être, nous enrichira. Le psalmiste dit : « Écoute, ma fille, et prête l'oreille », et le Christ : « Bienheureux ceux qui écou­tent la Parole et qui la gardent. » Toutes les Écritures saintes sont fondées sur la prééminence de l'écoute.

 

L'enseignement scolaire classique refuse de faire « répéter comme des perroquets », et fait exposer par l'élève, à peu près, avec son langage propre, ce qu'il croit avoir compris. Ce n'est pas un bon enseignement parce qu'il ne fait pas progres­ser l'être, le laissant dans les limites où il se trouve au moment où il commence à apprendre. Par contre, s'il sait qu'il devra répéter (littéralement), il écoutera. S'il écoute, il assimilera. S'il assimile, il s'enrichira. S'il n'écoute pas, il demeurera « lui-même », sans plus, dans ses propres limites. On sait que l'écoute d'une bonne conférence d'une heure remplace avan­tageusement plusieurs heures de lecture, sans quoi le confé­rencier ferait-il un tel effort ? (…) Notre présence donc se manifestera par notre faculté d'écoute. (…)

 

C'est cela la vraie humilité, et non pas de se dire pécheur, mauvais, de battre sa coulpe. L'humilité, c'est de savoir que parfois l'on n'« est » pas, qu'il existe autre chose d'aussi vala­ble, de plus valable que soi. C'est un acte de confiance à faire, que d'admettre que l'on puisse « recevoir » ce quelqu'un d'au­tre. Ainsi, dans tout enseignement, il faut préalablement stipu­ler que le fait d'écouter n'est pas seulement un acte d'intérêt, de curiosité, mais d'utilité. Cet effort « peut servir », peut changer quelque chose à notre existence. C'est un effort exis­tentiel. Quand l'homme écoute, il peut, pendant un moment, surmonter son égoïsme qui l'enferme dans sa coquille : il s'ouvre avec confiance à autre chose que lui-même dans l'es­poir de trouver un moyen de se transformer… »

 

Que nous l’ayons connu ou non, c’est vraiment pour nous ici à Béthanie, comme dans toute l’Orthodoxie Occidentale, un père dans la foi et la louange. Peut-être que ces quelques lignes vous donneront l’envie de le connaître et de connaître son enseignement. Il a écrit deux livres, un sur la musique liturgique, « Retrouver la source oubliée. Paroles d'un homme qui chante Dieu », l’autre sur l’histoire de l’Eglise orthodoxe de France dans laquelle et pour laquelle il a œuvré, « Orthodoxie et occident renaissance d’une Eglise locale », enfin son épouse Madeleine a écrit en 1994 une biographie, « Maxime Kovalevsky, l’homme qui chantait Dieu ». Vous pouvez vous les procurer à Béthanie, ainsi que des extraits de ces livres dans les numéros 79, 80 et 99 de la revue « Le Chemin » !

 

Et donne Seigneur à ton serviteur Maxime la mémoire éternelle !

 

Je vous dis toute mon amitié en Christ, à bientôt !

 

                          Père Pascal

 

Prière en CD

 

 

Pour toute commande de CD, veuillez-vous adresser au père Vincent Tanazacq

ASSOCIATION SAINT-GERMAIN DE PARIS 96, boulevard Auguste Blanqui - 75013 PARIS    

courriel : berabillaud@wanadoo.fr

 

Texte à méditer

 

 

Vivre la liturgie comme une fête, comme une manifestation de joie, comme un jeu ! Jeu dont nous tous, clercs et laïcs, sommes les acteurs et où Dieu et les anges sont les spectateurs et les auditeurs ! Jeu qui est davantage louange de Dieu et re-vie symbolique de l’Histoire éternellement sainte, qu'une réunion d'hommes et de femmes adressant à Dieu leurs demandes personnelles.

 

Une participation répétée au jeu festif de la liturgie éduque spontanément et progressivement le corps, l'âme et l'esprit dans le sens d'une liberté harmonique, celle dont parle si bien l'apôtre Paul. La meilleure théologie est moins celle qui s'apprend dans les livres et qui s'adresse à l'intellect, que celle qui s'incarne progressivement dans l'être entier par la participation consciente à l'Office divin.                                                   

Maxime Kovalevsky, 1903-1988

 

En juin-juillet 2018

vous pourrez vivre à Béthanie

 

 

DANSER ET MÉDITER

 

Expérimenter l’immobilité dans le mouvement et le mouvement dans l’immobilité. La méditation silencieuse nous ancre dans le mouvement vital et la danse s’origine dans le centre immobile d’où naît ce mouvement. Il y a une danse cosmique autour de nous, mais aussi en nous. Qu’est-ce qui se meut en moi ? Qu’est-ce que je ressens lorsque je suis en mouvement ? Y a-t-il du mouvement en moi lorsque je suis immobile ? En méditant et dansant, nous expérimenterons deux pratiques complémentaires. Par elles, la dualité devient unité et toutes deux nous ouvrent à la Présence. Nous partagerons aussi des danses du monde lors d’une soirée festive. (Le stage est ouvert à tous.)


Du 16 juin (9h30) au 17 juin 2018 (16h30) 

 

 

PÉLERINAGE A SAINT THIÉBAULT

 

Un pèlerinage pour honorer saint Thiébault et obtenir de lui une guérison. Nous vous proposons de vivre ensemble cette démarche de prière, de foi et de joie par la célébration de la Divine Liturgie Pontificale en l’honneur de Saint Thiébault, la prière de guérison autour de ses reliques, et des réjouissances à travers  la musique, le chant et la danse.

 

Le dimanche 1er juillet 2018 de 10h30 à 17h        

 

 

ATELIER D’ÉCRITURE : écrire et aimer le temps qu'il fait.

 

Trois jours pour s’approcher de nos météos : saisons extérieures et climats du cœur. On peut apprendre à regarder les ciels et à en chercher l’écho en soi. Aimer le temps, aimer la vie.

 

Du 12 juillet (19h) au 15 juillet 2018 (16h30)                                 

 

 

CHANTER DIEU DANS SON QUOTIDIEN

 

Le chant sacré dans la Tradition chrétienne est un temps de rencontre avec Dieu. Il saisit l’homme tout entier et sanctifie sa journée. Le souffle nous conduit jusqu’à l’intimité de notre être et la louange nous ouvre sur une attitude de vie radicalement nouvelle. Nous étudierons les offices du début, du milieu et de la fin du jour et apprendrons à les chanter afin de marcher en la présence divine.

 

Du 13 juillet (9h) au 15 juillet 2018 (16h30)    

 

 

VERS UN PARDON QUI LIBÈRE 

 

Il est des grands poids que nous portons à longueur de vie parce que nous n’avons pas pardonné. Cela devient parfois un enfer dont le pardon véritable peut nous sortir, nous libérer en nous donnant ainsi accès à notre identité profonde. C'est une expérience conduite par le Christ qui, seul, peut nous délivrer et nous guérir des chaînes et blessures du passé. La tradition des Pères, le regard clair sur soi, la prière, les sacrements et le travail corporel nous aideront sur cette voie. 

 

Du 20 juillet (9h) au 22 juillet 2018 (16h30)              

 

 

MÉDITATION : SESSION D’APPROFONDISSEMENT

selon l’enseignement reçu de Graf Dürckheim

 

Descendre plus profondément dans la présence au corps qui est le « temple de l'Esprit ». La session se déroulera en silence et elle est réservée à celles et à ceux qui ont déjà une expérience de l'assise méditative. Quatre séquences de méditation de 2 fois 25 minutes entrecoupées d'une marche méditative seront proposées chaque jour. Exercices énergétiques, relaxation et exposés complèteront l'enseignement. Rencontre individuelle avec chaque participant.

 

Du 24 juillet (19h) au 29 juillet 2018 (11h)                                              

 

Pour être tenu au courant de nos activités et recevoir la lettre de Béthanie gratuitement chaque mois par internet, envoyez votre e-mail à contact@centre-bethanie.org et si vous ne disposez pas d’internet nous vous enverrons la lettre par courrier mais pour ce faire, merci de nous adresser des enveloppes timbrées libellées à votre adresse.

 

BETHANIE, Prieuré Notre-Dame et St-Thiébault,

57680 GORZE

 

 

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