Chantier de printemps 2016
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Benjamin ouvre les portes de l'entrée principale fermées depuis des années
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Méditer
deux des poèmes magnifiquement dits de mémoire par Monique
Tu m’as fait connaître à des amis…
Tu m’as fait connaître à des amis que je ne connaissais pas. Tu m’as fait asseoir à des foyers qui n’étaient pas le mien. Celui qui était loin, Tu l’as ramené proche et Tu as fait un frère de l’étranger.
Le cœur me faut quand je dois abandonner ma demeure coutumière ; j’oublie alors que là-bas le passé habite encore dans l’avenir et que là aussi, Toi, Tu habites.
A travers naissance et trépas, dans ce monde ou dans d’autres, où que ce soit que Tu me guides, c’est Toi, le même, l’unique compagnon de ma vie infinie qui, toujours, avec des attaches de joie, relie mon cœur à l’insolite.
Pour celui qui Te connaît, nul n’est plus étrange ou hostile ; plus une porte n’est fermée. Oh ! accorde moi cette grâce : permets que jamais je ne perde la félicité du toucher de l’unique, parmi le jeu de la diversité.
Tu m'as fait infini...
Tu m'as fait infini, tel est ton plaisir...Ce frêle calice, tu l'épuises sans cesse et le remplis sans cesse à neuf de fraîche vie.
Cette petite flûte de roseau, tu l'as emportée par les collines et les vallées et tu as soufflé au travers des mélodies éternellement neuves.
A l'immortel toucher de tes mains, mon cœur joyeux échappe ses limites et se répand en ineffables épanchements.
Tes dons infinis, je n'ai que mes étroites mains pour m'en saisir. Mais les âges passent et encore tu verses et toujours il reste de la place à remplir.
Tu m'as fait infini...
C'est ainsi que la joie que tu prends en moi est si pleine. C'est ainsi que tu es descendu jusqu'à moi, O Seigneur ! Maître de tous les cieux, si je n'existais pas, où serait ton amour ?
Rabindranath Tagore « L’Offrande lyrique) traduit par Gide