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Publié par Centre Béthanie

" Si tu crois comprendre, c'est que tu n'as rien compris. Mais si tu comprends que tu n'as rien compris, c'est que tu commences à comprendre." Aphorisme Zen

"Va au-delà et sache que tu ne sais pas..." Saint Grégoire de Nysse

Alors allons-y ! et que vive 2022...

Dans la paix du Seigneur, les vagues de la dissipation se calment et l'âme se reposes en sa nature essentielle, en son centre qui est le cœur. Paix, Force et Joie à vous toutes et tous pour cette nouvelle année dans la paix du Christ !

Père Francis

                                              Lettre de Béthanie n°185

Chers amis,

     « Dieu est lumière, la ténèbre n'est aucunement en Lui » dit saint Jean (1 Jean 1, 5). Cette lumière éclaire tout homme venant en ce monde, et cette lumière est « connaissance ». Dieu est aussi amour, « car ceux qui n'aiment pas, ne pénètrent pas Elohim, parce que Elohim est amour. »  (1 Jean 4;8) Aimer Dieu, c'est aimer la connaissance de Dieu.

« La charité », dit Evagre le Pontique, « est l'état supérieur de l'âme raisonnable, dans lequel il est impossible d'aimer quelque chose au monde plus que la connaissance de Dieu. » Ce même père appelle la charité : « La porte de la gnose. » L'homme ne peut aimer Dieu que dans ce qu'Il lui fait « connaître » de Lui. C'est par cette « co-naissance » que Dieu transmet son amour, et de cet amour reçu vient la connaissance.

Saint Maxime le confesseur dit que « la charité engendre la connaissance. » La prière en « esprit et en vérité » est engendrée dans la paix que le Christ a transmis aux apôtres : connaître Dieu, c'est expérimenter cette paix, car cette paix, c'est Lui. En nous donnant Sa paix, le Christ se donne, Il donne son Être ; Lui le « prince de la paix. »

Dans la centurie des moines Calliste et Ignace, il est dit que le Christ a légué aux siens trois choses : son Nom, la paix et l'amour. Cette paix est analogue à la shânti hindoue, l'ataraxie spirituelle, bref à l'infini conçu dans sa nature calme et profonde, « non agitée » parce que « non extériorisée » et cette shânti, cette paix ou sérénité est étroitement apparentée à la contemplation pure. C'est dans le christianisme orthodoxe le « silence des hésychastes » dans lequel la vérité se montre sans voiles, semblable à une flamme qui ne vacille pas.

          La paix qui irradie tout l'être, corps âme esprit, est en rapport avec la confiance et l'espérance qui nous habitent « malgré tout » ... La paix implique un rassasiement, une plénitude, une possession, ce qui se traduit donc dans l'âme affective par l'apaisement et aussi d'une certaine façon, dans l'abandon confiant dans les mains du Seigneur.

  L'homme en exil est coupé de cette profondeur, d'où la dissipation par manque de paix et le durcissement par manque d'amour. Cela conduit à l'indifférence à l'égard d'un Dieu qui n'est qu'une abstraction mentale et à la dissipation qui se manifeste par la curiosité et l'éparpillement, par l'inquiétude à l'égard du monde et des événements, ce qui est l'inverse de la vigilance de l'esprit.

      Dans la paix du Seigneur, les vagues de la dissipation se calment et l'âme se repose en sa nature essentielle, en son centre qui est le cœur.

            Par l'amour, la carapace du cœur fond comme neige au soleil et le cœur se réveille de sa mort ; d'un cœur de pierre, peu à peu, renaît un cœur de chair, transparent et enflammé par les énergies divines. Un des signes de cette transformation est le don des larmes ; c'est comme si le cœur se liquéfiait. D'après Silesius, les larmes de Marie-Madeleine aux pieds du Sauveur représentent « son cœur fondu ».

       L'amour, c'est aussi la volonté spirituelle s'opposant à l'inertie naturelle ; c'est le contenu de la contemplation, l'ivresse immuable de l'union. L'amour est la volonté dirigée vers Dieu, puis vient la béatitude, qui enracine la volonté dans son orientation vers Dieu : C'est une synergie ! Alors, aimer le Christ, c'est tout aimer. C'est cette focalisation sur sa Présence en nous qui nous délivre de notre aveuglement... Si on aime le Christ, on aimera Bouddha... et tous ceux qui ont cherché sincèrement la vérité de leur être. On aimera sans pourquoi : inconditionnellement.

      Dieu ne possède pas son Être, Il est au contraire don pur... Il donne et donne encore ! En Dieu, la connaissance n'est pas un regard sur soi, la connaissance ouvre le regard vers un autre. La connaissance de Dieu est une dépossession et il en est de même de l'amour. Chaque personne divine est toute entière, et uniquement un regard vers l'autre. Cet autre pour nous, c'est d'abord Lui, le Christ, et en ce temps de Noël notre regard peut prendre le temps de se poser sur l'enfant-Dieu couché dans une mangeoire.

Le Christ va transfigurer mon regard « qui ne voit pas » et peu à peu, comme l'aveugle né, la beauté du monde va transparaître et me saisir dans toutes les fibres de mon être jusqu'à ce que naisse en moi l'homme nouveau, l'homme de l'action de grâce : « Béni soit notre Dieu en tout temps, maintenant et toujours, et aux siècles des siècles. Amen ! »

« Gloire à Toi, notre Dieu, gloire à Toi ! »

        Bénir chaque instant... « je ne sais pas » ... Il a dit : « Je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la fin du monde » ... « Je suis ».  « N'ayez pas peur »... Lui offrir notre peur... tout ce qui nous traverse et nous perturbe, et même ce qui ne nous perturbe pas !  Être conscient, être vivant par Lui, avec Lui et en Lui !

Avec toute mon affection en Christ !

Père Francis

 

Texte à méditer

Ce n'est pas toi qui fais Dieu, mais c'est Dieu qui te fait. Si donc tu es l'ouvrage de Dieu, attends patiemment la Main de ton Artiste, qui fait toutes choses en temps opportun. Présente-lui un cœur souple et docile et garde la forme que t'a donnée cet Artiste, ayant en toi l'Eau qui vient de, lui et faute de laquelle, en t'endurcissant, tu rejetterais l'empreinte de ses doigts.

Saint Irénée de Lyon
 

Prière

Pacifiez mon âme,
faites-en votre ciel, votre demeure aimée
et le lieu de votre repos.
Que je ne vous y laisse jamais seul, mais que je sois là tout entière,
                          tout éveillée en ma foi,
tout adorante,                             toute livrée à votre Action créatrice.

                           Sainte Elisabeth de la Trinité

En janvier-février vous pourrez vivre à Béthanie :

Pratique et thérapie des psaumes

Psalmodier construit l’homme intérieur, donne à son corps le juste espace, nettoie le psychisme et fait reposer la Parole de Dieu dans le cœur. Nous apprendrons à chanter les Psaumes afin d’illuminer et transformer notre quotidien. Nous découvrirons le timbre de notre voix dans une lecture attentive du corps et la juste relation du son et du souffle. Stage ouvert à tous.

Du samedi 15 (9h) au dimanche 16 janvier 2022 (16h30)

La lettre, chemin de vie : selon l’enseignement d’Annick de Souzenelle

Icônes du Verbe de Dieu, les lettres hébraïques impriment aux mots l’énergie de leur modèle, l’énergie du Verbe qui informe le corps de la création et donc aussi chacun d’entre nous. De Aleph / א à Taw / 22 ,ת lettres tracent un chemin, le chemin de notre Nom, participant du NOM, « JE SUIS ». Pour incarner ce chemin et vibrer aux énergies des lettres, aux temps d’enseignement succéderont des temps de méditation et des temps de calligraphie. (Le matériel de calligraphie sera mis à votre disposition. Aucune connaissance de l’hébreu n’est requise).

Du samedi 15 (9h) au dimanche 16 janvier 2022 (16h30)    

Le Hara, centre vital de l’homme

 « Le Hara n’est un don que dans une très faible mesure. Il est avant tout le résultat d’une auto-éducation permanente, le fruit d’un développement personnel conscient… Un homme mûr est un homme qui a fait son ventre », dit Karlfried Graf Dürckheim. Grâce à une pratique régulière de l’art de se recentrer, nous ne sommes plus terrassés par le monde du mental et des émotions. Ce centre vital de l’homme devient une source ineffable de quiétude et de vitalité. Commence alors l’aventure du « toujours nouveau » qui nous arrache à la routine et ouvre notre vie à l’émerveillement.

Du samedi 5 (9h) au lundi 7 février 2022 (16h30)  

 

Rencontre avec Bertrand Vergely : Dieu veut des dieux ou la vie divine

Vivre consiste-t-il à vivre simplement humainement ? Pas forcément ! Dans l’Antiquité Épictète et Épicure ont pensé que vivre consiste à dépouiller l’homme afin de vivre comme un dieu parmi les hommes. Au cours de la modernité, afin de vivre poétiquement, Novalis a lancé que Dieu veut des dieux. Pour le christianisme, comme le rappelle la tradition orthodoxe, l’homme est appelé à la déification, rien n’étant plus humain que la vie divine.

Du samedi 19 (9h) au dimanche 20 février 2022 (16h30)

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BETHANIE, Prieuré Notre-Dame et St-Thiébault, 57680 GORZE

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