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Publié par Centre Béthanie

La Lettre de Béthanie n°182

Chers amis,

Nous commémorons en ce mois d’août la Dormition, c’est-à-dire la mort de Marie, la Mère de Dieu. Nous commémorons aussi son Assomption, c’est-à-dire sa résurrection. Pourtant il n’y a rien dans l’évangile ou dans les épîtres à ce sujet. Et ça peut nous poser question !

Le premier témoignage écrit de cet évènement pourtant majeur est un texte qui date, d’après les exégètes, de la fin du 2e siècle, et qui a été écrit dans le milieu judéo-chrétien de Jérusalem. Mais comme toujours dans l’histoire de l’Eglise, le texte écrit rapporte une tradition transmise oralement pendant de nombreuses années, avant d’être fixée de façon littéraire sous la forme ici de ce qu’on a appelé un testament.

Avec ce texte qui nous transmet la mémoire de l’Eglise primitive, nous voici aux premières loges de l’évènement. Certes il n’est pas un récit journalistique, il fait appel à de nombreux symboles. En effet, cet écrit ne nous parle pas d’un évènement anecdotique ou seulement historique, mais il a pour l’Eglise primitive, encore largement judéo-chrétienne, comme pour nous aujourd’hui, un sens profond : il contient un message pour notre vie personnelle, pour notre chemin spirituel. 

La finale de ce texte issu de la tradition orale a été reprise par l’iconographie de l’Eglise et c’est sur elle que s’appuie celle-ci pour nous proposer la fête et son icône. Quand une église est fresquée, cette scène de la dormition est proposée à nos regards quand nous quittons l’église à la fin de la Divine Liturgie. Elle n’est pas placée là par hasard, mais pour nous rappeler notre propre parcours, notre destinée dont Marie, la Mère de Dieu, nous montre le chemin.

Sur l’icône ou la fresque on voit Marie, ayant accompli la volonté divine tout au long de son existence, ayant dit constamment « qu’il me soit fait selon Ta parole », couchée sur un lit, morte, entourée des apôtres et de leurs premiers successeurs, les premiers évêques de l’Eglise. Ils sont en cercle autour d’elle, comme des fils, accomplissant les rites funéraires pour leur mère.

La première indication et elle est très importante c’est que Marie a franchi les portes de la mort. Elle n’en a pas été dispensée, elle, la mère de la Vie, la mère du Verbe de Dieu, pas plus d’ailleurs que Lui, son Fils et son Dieu qui nous a justement ouvert ces portes de la mort vers la vie. Elle a franchi les portes de la mort comme nous tous nous aurons à les franchir à notre tour. L’histoire de Marie est notre histoire. Elle n’est pas à part, elle est l’une d’entre nous, la plus éminente, bien sûr, et il nous est montré qu’elle nous précède, qu’elle nous soutient et qu’elle nous guide.

Nous voyons aussi sur cette scène iconographique le Christ, en gloire, dans une mandorle, tenant dans ces mains un petit enfant emmailloté. Ce petit enfant, c’est l’âme de Marie. Son âme est représentée comme un petit enfant, car elle naît au ciel. Son Fils est venu la chercher pour l’emmener et la faire passer de la vie à la Vie, comme nous le chantons lors de la célébration de la fête, pour la faire passer de la terre au ciel. Nous voyons encore des anges, ils relient la terre et le ciel, ils l’accompagnent. Dans notre vie, généralement nous ne les voyons pas et c’est pourquoi ils sont représentés ton sur ton, mais ils sont là, en permanence, et dans ce moment de la Pâque personnelle, de la mort, du passage de la vie à la Vie, ils sont là !  Pour nous aussi ils seront là !

Cette icône esquisse donc l’image de notre propre mort de disciple fidèle que le Christ accueillera dans son Royaume. La Tradition nous dit que son corps resta trois jours dans le tombeau, trois jours symboliques bien sûr, à l’image des trois jours passés par Jésus dans le tombeau. Elle nous dit aussi que les anges vinrent chercher son corps mortel pour l’emmener dans les cieux. Belle histoire mais peut-être qu’un sentiment de doute vous traverse ? C’est de l’ordre de la foi !

Cela étant, il est intéressant de remarquer qu’à travers l’histoire, on a jamais vénéré de reliques « ex carne » de Marie, c’est-à-dire des reliques du corps de Marie, alors qu’on ne s’est pas privé de vénérer des parties du corps de tous les saints, avec débordement parfois... Pour Marie cela n’a jamais été le cas ! On vénère bien un de ses voiles à Chartres et d’autres tissus ailleurs mais des restes de son corps il n’y a jamais eu de vénération. Le préciser est intéressant !

La Mère de Dieu, Marie, fut ressuscitée dans son corps, car elle avait mené le bon combat de la déification et elle est illuminée par la grâce qui vient du Père par son Fils. Elle partage la gloire de son fils et son Dieu. Ce qui s’accomplit en sa personne, c’est ce que Dieu a prévu pour tous les hommes, pour chacun de nous. Première à passer de la vie à la Vie, elle nous précède, elle nous conduit, elle nous soutient. Aussi demandons-lui son aide sur ce chemin qui est le nôtre. Mère du Dieu-homme elle est mère de Dieu et mère des hommes.

Dans sa bienveillante maternité, elle nous éveille à la vie en Christ, et contribue à la former en nous. Après avoir permis la naissance charnelle de Dieu sur la terre, elle continue de l’enfanter dans les cœurs humains, dans notre cœur. Par sa Dormition et son Assomption, nous célébrons la glorification de toute la nature humaine car le ciel et la terre ont été réunis.

Avec toute mon affection en Christ !

                                                                                    Père Pascal

Fresque de l’église Notre-Dame et Saint-Thiébault à Gorze

Fresque de l’église Notre-Dame et Saint-Thiébault à Gorze

Texte à méditer

Se voyant rejeté sur la terre, le dragon se lança à la poursuite de la femme qui a enfanté le garçon. Et furent données à la femme les deux ailes du grand aigle pour qu’elle s’envole vers le désert, dans un lieu où elle est nourrie pendant un temps, et deux temps et la moitié d’un temps, loin de la face du serpent. Alors le serpent a vomi hors de sa gueule, derrière la femme, de l’eau autant qu’un fleuve, pour qu’elle soit emportée par ces flots. Mais la terre est venue au secours de la femme : la terre a ouvert la bouche et englouti le fleuve que le dragon avait vomi de sa gueule. Alors la colère du dragon s’enflamma contre la femme et il partit combattre contre le reste de la semence de la femme, ceux qui gardent les commandements de Dieu, et à qui appartient le témoignage de Jésus.  

Livre de l’Apocalypse 12. 13 à 17

 

Prière

Salut, Reine des cieux !
Salut, souveraine des anges !
Salut, tige de Jessé !

Salut, porte d’où la lumière s’est levée sur le monde !
Réjouis-toi, Vierge glorieuse,
qui l’emportes sur toutes en beauté !
Salut, splendeur radieuse,
prie le Christ pour nous.

Antienne mariale chantée dans la liturgie des heures, connue depuis le XIIe siècle mais d’auteur inconnu.

 

En septembre vous pourrez vivre à Béthanie :

 

Calligraphie et illustration sur le thème du jardin

Le jardin est lieu de beauté, d’inspiration, de communion. Toutes les traditions nous l’enseignent : dans le silence, le travail, l’action de grâce, l’homme y découvre sa nature et sa vocation : celle de collaborer à l’œuvre divine de son Créateur. Par la calligraphie et l’illustration, nous partirons à cette découverte dans le souffle de l’Esprit et la sagesse du corps. Session ouverte aux débutants et aux plus confirmés.

Du samedi 4 (9h) au dimanche 5 septembre 2021 (17h)

 

Exaltation de la Croix glorieuse

La fête de l’Exaltation de la Sainte Croix est appelée aussi Pâques d’automne. L’Eglise orthodoxe a gardé à cette fête une véritable solennité avec, au chant du « kyrie eleison », l’exaltation par l’évêque de la croix glorieuse aux quatre points cardinaux.        

Du samedi 11 septembre (18h) au dimanche 12 septembre 2018 (14h)         

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BETHANIE, Prieuré Notre-Dame et St-Thiébault, 57680 GORZE

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