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Publié par Centre Béthanie

Annonciation des Portes saintes 

de l’église Notre-Dame et St-Thiébault

« Qu’il m’advienne selon Ta parole »

Chers amis,

Nous voici en plein carême ! Mais qu’est-ce que le carême ? Un temps de préparation, de maturation, quarante jours d’exercice sur nous-mêmes pour voir clair sur notre situation d’exilé et pour faire retour, c’est-à-dire “ techouva ” comme disent nos frères juifs, ou “ metanoïa ”comme disent les orthodoxes. Ce sont quarante jours de conversion plus intense qu’à l’ordinaire car au loin, à l’horizon, se profile la “ Terre Promise ”, celle où coulent le lait et le miel.

Nous voilà donc face à une offre de Dieu, une possibilité de sortir de l’exil, de sortir de l’Egypte intérieure, si nous le voulons, si nous le décidons, si nous prenons les moyens de passer de la mort à la Vie. « Je mets devant toi la vie et la mort, choisis la Vie » nous dit le Seigneur.

Pourquoi quarante jours ? Parce qu’il y a eu les quarante jours et quarante nuits pendant lesquels Dieu a purifié et renouvelé le monde par les eaux du déluges, avant de conclure l’alliance avec Noé ; parce que pendant quarante ans les hébreux ont été dans le désert à leur sortie d’Egypte ; parce que pendant quarante jours et nuits, Moïse demeura, seul, sur la montagne du Sinaï pour recevoir les Préceptes divins, les Mitsvots, plus connus sous le nom des dix Commandements ; parce que pendant quarante jours et nuits, Elie jeûna sur la montagne avant d’entendre le bruit d’un silence subtil dans lequel Dieu passa près de lui ; parce que dans le livre du prophète Jonas, il est annoncé qu’après quarante jours Ninive sera détruite si elle ne se convertit pas, et que les ninivites, réagissant et jeûnant pendant quarante jours, Dieu leur  pardonna; enfin parce que le Christ, lui-même, jeûna quarante jours au désert après son baptême dans le Jourdain.

Quarante, chiffre de plénitude, d’accomplissement, de maturation, d’achèvement, c’est sur ce modèle des quarante jours du Seigneur au désert que l’on prépara pendant quarante jours les catéchumènes au baptême qui avait lieu le jour de Pâques ; aujourd’hui on baptise hélas rarement à Pâques mais Pâques reste la ré-actualisation de notre baptême et on la prépare par cette sainte quarantaine, dîme de l’année que l’on donne au Seigneur, conversion de la mort à la Vie.

Le carême c’est un pèlerinage, c’est une mise en route pour la Terre promise et dans un pèlerinage, il est bon d’avoir un guide pour ne pas s’égarer. Les hébreux avaient eu Moïse comme guide dans le désert, un grand savant, un prince d’Egypte, un prophète, un homme à poigne, une forte personnalité.

Si vous n’avez pas déjà choisit un guide, je vous propose de prendre comme guide pendant ce carême Marie, une jeune fille de Nazareth, une femme simple du peuple mais qui basa toute sa vie sur cette affirmation à l’ange Gabriel : “ Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole ! ” et devint la Mère de Dieu.          

Cette phrase est un legs extraordinaire qu’elle nous a fait. A nous de la reprendre à notre compte et de nous exercer pendant ce carême dans les petites choses, les tous petits événements, pour qu’un jour nous y arrivions dans les plus grandes, dans les grandes joies et dans les grandes épreuves : “ Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole ! ”. Ce n’est certes pas facile, aussi demandons lui son aide, demandons-lui de la répéter avec nous, demandons-lui de la dire pour nous si nous n’y arrivons pas, et puis, n’oublions pas que, comme elle, « nous sommes comblés de grâce et que le Seigneur est avec nous ».

“ Je suis la servante du Seigneur ; qu'il m'advienne selon ta parole ! ”alors comme elle, nous serons déifiés !

Bon et joyeux carême ! 

Avec toute mon affection !

Père Pascal

Prière

Béni Seigneur mes ennemis !

Et fais que moi aussi je les bénisse et que je ne les maudisse pas !

Mes ennemis m’ont rapproché de Toi,

ils m’ont amené dans Tes bras plus que mes amis n’ont pu le faire.

Mes amis m’ont attaché fortement à la terre et ont rattaché tous mes espoirs au monde.

Mes ennemis ont fait de moi un étranger ici-bas et un citoyen inutile sur terre.

Comme l’animal que l’on chasse,

je trouve une bien plus grande sécurité quand je me réfugie sous Ta tente,

là où ni ennemis, ni amis ne peuvent me faire perdre mon âme.

Béni Seigneur mes ennemis !

Et fais que moi aussi je les bénisse et que je ne les maudisse pas !

A ma place, ils ont confessé ouvertement mes péchés à la face du monde.
Ils m’ont lacéré alors que je voulais m’épargner les lacérations.
Ils m’ont torturé alors que je fuyais la torture.
Ils se sont moqués de moi alors que je me flattais.
Ils m’ont craché au visage alors que je me vantais.
Quand je suis devenu sage, ils ont dit de moi que j’étais fou.
Quand je suis devenu fort, ils se sont moqués de moi comme si j’étais un nabot.
Quand j’ai voulu commander, ils m’ont mis à terre.
Quand j’ai fait tout ce que j’ai pu pour devenir riche,

ils m’ont rabaissé avec une main de fer.
Quand je me suis couché pour m’endormir paisiblement, ils m’ont réveillé.
Quand je me suis construit une maison pour y vivre une vie longue et paisible,

ils m’ont arraché et m’ont jeté à la rue.
Mes ennemis m’ont véritablement détaché du monde,

ils ont allongé mes bras jusqu’à ce qu’ils puissent toucher Ton vêtement.

Béni Seigneur mes ennemis !
Béni et fais que leur nombre augmente ;

fais qu’ils me maltraitent encore plus fortement

de façon à ce que mon élan vers Toi ne connaisse pas de retour,
pour que ma confiance dans les gens se déchire comme une toile d’araignée,
pour que l’humilité puisse pleinement régner dans mon cœur,
pour que mon cœur devienne le tombeau du mal,

pour que mon trésor s’amasse au paradis,

Si seulement je pouvais me libérer des illusions qui m’ont enfermé

dans l’horrible filet d’une vie décevante !
Mes ennemis m’ont appris ce que peu de personnes dans le monde savent,

que le seul ennemi de l’homme n’est que lui-même.
Celui qui déteste ses ennemis ne sait pas que les ennemis ne sont pas des ennemis,

mais seulement des amis sévères.

Et pour cette raison, ô Dieu béni mes amis et mes ennemis !

Le serviteur maudit les ennemis car il ne peut rien faire de mieux,

mais le Fils les bénit car Lui, Il sait.

Le Fils sait que les ennemis ne peuvent pas toucher Sa vie.

C’est pour cela qu’Il peut marcher parmi eux en toute liberté et prier Dieu pour eux.

Béni Seigneur mes ennemis !

Et fais que moi aussi je les bénisse et que je ne les maudisse pas !

 Saint Nicolas Vélimirovitch (1881-1956)

Texte à méditer

Lorsqu'un homme part en voyage, il doit savoir où il va. Ainsi en est-il du Carême. Avant tout, le Carême est un voyage spirituel et sa destination est Pâques, la « Fête des fêtes ». C'est la préparation à « l'accomplissement de La Pâque figurative, la vraie révélation ». Nous devons donc commencer par essayer de comprendre cette relation entre le Carême et Pâques, car elle révèle quelque chose de très essentiel, de crucial, quant à notre foi et notre vie chrétienne. (...) Pâques est notre retour annuel à notre propre baptême, tandis que le Carême est notre préparation à ce retour, l'effort lent et soutenu pour, finalement, accomplir notre propre « passage » ou « pâque » dans la nouvelle vie en Christ. (...) Un voyage. Un pèlerinage. Et déjà, en l'entreprenant, dès le premier pas dans la « radieuse tristesse » du Carême, nous apercevons au loin, bien loin, la destination : la joie de Pâques, qui rend radieuse la tristesse du Carême et qui de notre effort du Carême fait un « printemps spirituel ». La nuit peut être sombre et longue ; mais, tout au long du chemin, une aube mystérieuse et lumineuse pointe à l'horizon. « Ne déçois pas notre attente, ô ami de l'homme ! ».

Père Alexandre Schmemann (1921-1983)

Extrait du livre : Le Grand Carême. Abbaye de Bellefontaine, 1974. 

TELECHARGER LA LETTRE : Cliquer ICI

 

Les sessions de février ont dû être reportées,     

voici les nouvelles dates :

Conférence sur Le symbolisme du jardin

"Le Seigneur Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait modelé" (Gn 2.8). Notre tout premier jardin, cette région essentielle de nous-mêmes, cette terre qui donne gratuitement son fruit, ressemble à une intime mémoire. Il est aussi une contrée que l’amour seul peut reconquérir. Ainsi la bien-aimée s’offre-t-elle au bien-aimé, comme un jardin clos dont l’aquilon distille parfums et semences (Cantique, 5e chant). Et ainsi, au jour où le deuil voilait le regard de l’âme, l’âme entendit-elle comme Marie de Magdala une voix familière : "Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ?" Elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit : "Seigneur…" (Jn 21.15)

Le vendredi 30 avril 2021 de 15 h à 18 h     

Calligraphie et illustration sur le thème du jardin

Le jardin est lieu de beauté, d’inspiration, de communion. Toutes les traditions nous l’enseignent : dans le silence, le travail, l’action de grâce, l’homme y découvre sa nature et sa vocation : celle de collaborer à l’œuvre divine de son Créateur. Par la calligraphie et l’illustration, nous partirons à cette découverte dans le souffle de l’Esprit et la sagesse du corps. Session ouverte aux débutants et aux plus confirmés.

Du samedi 1er (9 h) au dimanche 2 mai 2021 (17 h)

Cette conférence et cette session sont indépendantes mais très complémentaires. Il est donc enrichissant de les associer, si on le peut et si on le souhaite.

Rencontre avec Jacqueline Kelen

Le vin et la danse des amoureux de Dieu

Le vin et la danse font tourner la tête et, parfois, perdre la raison – d’où les images d’allégresse, d’exaltation et d’amour fou qu’ils font naître chez beaucoup de mystiques juifs, chrétiens et musulmans. Le roi David, saint François, Rûmi nous entraînent dans leur ronde. Origène, Isaac le Syrien, saint Bernard, Hâfez et Marguerite Porete célèbrent la « maison du vin » et la « sobre ivresse ».

Du samedi 15 (9 h) au dimanche 16 mai 2021 (16 h 30)

Atelier avec Iégor Reznikoff

Travail sur la résonance sonore dans le corps :

Perception fine des vibrations, conscience sonore approfondie, écoute et émission des sons harmoniques, intonation naturelle. Sur cette base, on entreprendra deux ou trois chants du répertoire contemplatif antique qui sont aussi des prières. Ce cours donne les fondements profonds du chant sacré et liturgique mais aussi les bases de la thérapie par le son. Il est ouvert à ceux qui n’ont jamais chanté, comme aux professionnels.

Du samedi 20 (9 h) au dimanche 21 août 2021 (16 h 30)  

TELECHARGER LE PROGRAMME MIS A JOUR : Cliquer ICI

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