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Publié par Centre Béthanie

Icône de Notre-Dame du Labeur à Béthanie

Gorze, mai 2020

 

Chers amis,
 

  A quoi le 1er mai vous fait-il penser ? A la fête du travail ? Aux défilés syndicaux ? Au muguet ? A un jour de congé supplémentaire ? Sans doute à tout cela à la fois !

 

Le 1er mai est à l’origine une lutte des travailleurs américains pour l’obtention de la journée de huit heures, au lieu de dix heures, à la fin du XIXe siècle. Cette date qui se répandra très rapidement à travers toute la planète comme journée de commémoration et de lutte des travailleurs, deviendra officielle et chômée en France le 1er mai 1919.

 

On sait que dès les origines de leur communauté, l’Eglise, les chrétiens ont toujours cherché à donner du sens aux lieux et à les baptiser. Il en est de même pour les grands évènements et les grandes dates des cités, des pays dans lesquels ils vivaient. Pour eux, les lieux et les évènements aussi païens puissent-ils être, ont du sens dans le projet de Dieu pour l’humanité. Tout est de Dieu, par Dieu, en Dieu ! Tout est appelé à la Transfiguration et à la manifestation de la Grâce divine.

 

Ainsi Noël, la naissance de Jésus, est fêté le 25 décembre car c’était la date du solstice d'hiver selon le calendrier julien (nuit la plus longue de l’année et à partir de laquelle les jours vont doucement s’allonger), date à laquelle on fêtait le « Dies Natalis Solis », jour de naissance du soleil, en l’occurrence du soleil invaincu, divinité du panthéon romain. Il y a bien d’autres exemples de ce type et c’est dans cet esprit que saint Jean de Saint-Denis (Eugraph Kovalevsky, 1905-1970), ayant peint pour les compagnons de France une icône de Notre Dame avec tous les métiers dans son manteau, « baptisa » le 1er mai en en faisant le jour de la fête de Notre Dame du Labeur.

 

Son esprit liturgique et créatif, ainsi que sa proximité avec Notre-Dame et les anges, l’ont aussi amené à unir au sein de la liturgie de ce jour le labeur des anges au labeur humain. Il avait été effectivement le témoin direct de ce labeur des anges en Russie peu après la révolution de 1917 et en témoigna dans un récit intitulé « Ma vie » :

 

« Le hieromoine (moine prêtre) Ignace, me demande un jour de venir l’aider dans l’église du gymnase en chantant et en lisant. Ayant trouvé dans cette église une vieille icône complètement noire, où l’on ne voit rien, il me dit : « Prends-là, et peins une nouvelle icône ». J’hésite car je crains de peindre un autre saint que celui qui y était et je ne parviens à rien voir. Nous déposons provisoirement cette icône debout sur la prothèse (autel de préparation des saints dons). C’est un jour ensoleillé ; le soleil meut ses taches (appelées en russe « petits lapins de soleil ») à travers les vitres du sanctuaire. Tandis que je lis l’épître, au centre de l’église, face à l’autel, je vois à travers les portes royales le hieromoine Ignace et le diacre regarder avec curiosité du côté de la prothèse. Lorsque je reviens dans le sanctuaire, j’aperçois alors une tache de soleil arrêtée au milieu de la planche noire et, peu à peu, elle s’élargit, faisant apparaître de très vives couleurs. Vers la fin du Credo, …la planche est totalement nettoyée, gardant quatre petits coins sombres, témoins du passé. Elle représente, de façon éclatante et naïve, une Vierge assise sur un trône avec l’Enfant Jésus, un Saint priant de chaque côté : les Saints Antoine et Théodore de Kiev, fondateurs du monachisme russe.

 

La première fois où ma famille vit une icône renouvelée, c’était à Petrograd, en automne 1917, chez le célèbre gynécologue Jacobsen. Il était parti en vacances en 1917, rangeant toutes ses icônes dans un coffre. De retour de vacances les siens et lui sentent un parfum dans la pièce et découvrent une tache huileuse près du coffre. Ils sortent les icônes ; l’une d’elles distille de l’huile. Ils la remettent en place dans « le beau coin », et chaque jour recueillent un bol d’huile, et chaque jour la Vierge qu’elle représente devient de plus en plus éclatante.

 

De nombreux cas analogues se produisirent avant, pendant la Révolution, et pendant la chute de l’armée blanche, jusqu’en 1919-1920. Des coupoles d’église, par exemple à Rostov-sur-Don, furent entièrement renouvelées. Personne ne parla de ces miracles. Je décidai de le faire savoir plus tard »

 

Ce labeur des anges se produisit pendant plusieurs années en différents endroits de la Russie et eut de nombreux témoins en ce temps où le matérialisme athée triomphait, où on annonçait en Russie la fin du Christ et de l’Eglise en détruisant les icônes et les Eglises et en emprisonnant les croyants (laïcs, moines, prêtres et évêques) quand on ne les assassinait pas !

 

Que Marie, Notre-Dame du Labeur, couvre de son manteau nos œuvres et nos travaux ! Demandons-lui son aide et sa protection pour ceux-ci et pour nous ! Invitons les anges, lorsque nous nous reposons, à travailler pour nous ! Gardons le souvenir de ces rénovations miraculeuses d’icônes et de coupoles, et du coup, nous n’oublierons pas que, même dans les moments les plus noirs, Dieu par ses anges peut mettre de la lumière, de la couleur et de l’éclat dans nos vies parfois si difficiles.

 

« Que Tes anges, travailleurs célestes, redonnent à nos âmes la fraîcheur vivante du Paradis et nous secourent en notre labeur terrestre, nous guidant vers Toi, O Sainte Trinité, un seul Dieu, dans les siècles des siècles. » (Immolatio de la liturgie de Notre-Dame du Labeur)

 

J’espère que vos proches et vous-mêmes, n’êtes pas trop éprouvés par les temps que nous vivons et la pandémie.

 

Je vous dis toute mon amitié en Christ !

 

Christ est ressuscité !

En vérité Il est ressuscité !

 

                                               Père Pascal

 

Télécharger la Lettre ICI

 

Icône de Notre-Dame du Labeur peinte par saint Jean de Saint-Denis et se trouvant à Paris dans la cathédrale orthodoxe Saint Irénée 96 bd Blanqui dans le 13e arrondissement.

 

Prière

 

 

 Ave, Mère des cultivateurs et des vignerons, de ton sein très pur est sortie la vigne de la Vie éternelle.

 

Ave, Mère des jardiniers, tes entrailles sont des jardins de délices pour le Nouvel Adam.

 

Ave, Mère des pêcheurs, tes filets de vertus ont pêché Ichtys, Dieu plongé dans les eaux de nos misères.

 

Ave, Mère des forgerons, ayant frappé le fer rouge du feu divin, tu forges des chaînes d’amitié entre Dieu et l’Homme.

 

Ave, Mère des fondeurs, carillon qui annonce par ton Fils la bonne nouvelle aux pauvres et la paix au monde.

 

Ave, Mère des mineurs, dans la grotte tu as frappé la terre de ta maternité et, demeurant Vierge, tu as donné naissance au Christ, charbon ardent de l’amour.

 

Ave, Mère des menuisiers et des charpentiers, tu charpentes le Ciel nouveau où Dieu est avec nous.

 

Ave, Mère des bouchers, l’Agneau immolé est ton Fils dont le Sang donne la vie aux mortels.

 

Avec, Mère des maçons, tu as bâti le temple pour la Sagesse prééternelle et Sa gloire y habite.

 

Ave, Mère des imprimeurs, le Nom qui est au-dessus de tout nom, Jésus, l’Alpha et l’Oméga, Lui la plénitude de l’alphabet, S’est imprimé en toi.

 

Ave, Mère des verriers, tu as soufflé une coupe de cristal sans défaut, le corps parfait d’un Dieu parfait.

 

Ave, Mère des orfèvres, de toi se détache une pierre précieuse, joyau inestimable, fondement du monde nouveau.

 

Ave, Mère des jongleurs, l’enfant d’Elisabeth en te voyant a tressailli dans le sein de sa mère et toutes les créatures sont entrées dans une ronde d’allégresse.

 

Ave, Mère des alchimistes, de la terre vile, tu as retiré l’or plus vrillant que celui d’Ophir et tu as extrait la Pierre d’angle, couronnement de l’œuvre divine.

 

 

Ave, Mère des tailleurs, tu as tissé le beau corps de l’Inaccessible et, voyant sa splendeur, l’humanité se presse de revêtir le Christ.

 

Ave, Mère des troubadours, la parole exquise bouillonne dans ton cœur et de tes entrailles jaillit le chant nouveau de la Résurrection.

 

Ave, Mère des médecins et des chirurgiens, tu as engendré le Médecin du monde, Qui, par Sa Croix, nous guérit de la mort.

 

Ave, Mère des teinturiers, tu as peint en blanc, ô merveille, les habits noirs du péché de l’homme déchu, par l’écarlate du sang de ton Fils.

 

Ave, Mère des serruriers, tu as ouvert la porte du Paradis avec la clef virginale, demeurant toi-même la porte close et donnant passage au héros de notre salut.

 

Ave, Mère des épiciers et de tous les commerçants, tu as donné naissance à Celui Qui nous vend gratuitement l’or de l’Evangile et l’argent éprouvé de la Parole pure.

 

Ave, Mère de tout labeur humain ! En toi, nous reconnaissons la Mère de Dieu et l’œuvre parfaite que, dans l’Esprit Saint, l’homme a forgée, sculptée, cultivée, battue, imprimée, teinte, ciselée, taillée, mesurée, pêchée, fondue, extraite, polie, édifiée et produite, ô Très Pure. Protège tes enfants, sauve-les, Marie, pleine de Grâce, Notre-Dame du Labeur.

 

Saint Jean de Saint-Denis (1905-1970)

 

 

Texte à méditer

 

Contemplons l’échelle de Jacob plantée dans la terre et touchant les Cieux, joignant les fondements d’argile au trône de la gloire. Les myriades angéliques, montant et descendant les barreaux du piédestal sacré, élèvent l’argile fatiguée en offrande à la Majesté divine et la ramènent d’un mouvement rapide, chargée du renouvellement de la Grâce, à nous enfants de la promesse faite à Abraham.

 

Marie, l’échelle de l’Incarnation, la perfection des Cieux nouveaux et de la Terre nouvelle, l’émerveillement des anges rénovateurs des mondes visibles et invisibles, couvre maintenant de son manteau les œuvres de ceux qui furent créés à l’image de Dieu et qui travaillent dans l’attente de Celui qui s’élance déjà de son trône inaccessible pour recevoir nos offrandes pacifiques.

 

Préface aux fidèles de la liturgie du 1er mai.

 

 

Nouvelles de la communauté et de Béthanie

 

 

Par la grâce de Dieu tout le monde va bien à Béthanie. Sœur Barbara a pu revenir de Biélorussie avant la fermeture des frontières. Anne et Valérie, atteintes par le virus, sont guéries mais Valérie reste très fatiguée par les deux atteintes successives qu’a subies sa santé.

 

Totalement concernée par ce que vit le monde aujourd’hui, nous prions chaque jour pour les défunts, les malades et les soignants. C’est pourquoi notre communauté vous invite, si vous le souhaitez, à lui envoyer les prénoms de ceux qui sont atteints du coronavirus parmi vos proches ou de ceux qui sont en première ligne parmi les soignants, en nous précisant s’ils sont malades, soignants ou défunts. Ainsi nous pourrons relayer votre prière en priant nommément pour eux avec vous.

 

Quand reprendra l’activité du centre Béthanie ? La session qui m’intéresse est-elle maintenue ? Voici des questions qui nous sont quotidiennement posées et auxquelles nous ne pouvons que donner la réponse correspondant aux actuelles consignes sanitaires du gouvernement :

 

Toutes les sessions, rencontres et fêtes liturgiques sont clairement annulées jusqu’au 2 juin. Celles prévues à partir de juin et pendant l’été restent programmées tant que nous n’avons pas reçu les nouvelles consignes pour la période suivante. Nous aviserons alors selon les possibilités et les nécessités qui nous seront données et nous vous en informerons. A cet effet, vous trouverez des informations sur notre blog jusqu’à la fin de la crise.

 

N’hésitez pas à le consulter : http://www.centrebethanie.org/

 

 

Pour être tenu au courant de nos activités et recevoir la lettre de Béthanie gratuitement chaque mois par internet, envoyez votre e-mail à contact@centre-bethanie.org et si vous ne disposez pas d’internet nous vous enverrons la lettre par courrier mais pour ce faire, merci de nous adresser des enveloppes timbrées libellées à votre adresse.

 

BETHANIE, Prieuré Notre-Dame et St-Thiébault, 57680 GORZE

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