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Publié par Centre Béthanie

Lettre n°167 - Décembre 2019

Gorze, décembre 2019

 

 

 

Chers amis,


 

Tout dans l’icône, couleurs, représentations, symboles, a un sens, un sens profond et c’est pourquoi l’Incarnation est le fondement même de l’icône. L’icône de la Nativité revêt donc une importance tout à fait particulière.

 

Elle révèle tout d’abord l’essence même de la fête de Noël, le fait de l’Incarnation réelle de Dieu, et en soulignant par ses détails à la fois la divinité et l’humanité de Jésus, du Verbe incarné, elle nous place devant le témoignage visible du fondement de la foi chrétienne, autrement dit du dogme.

 

En second lieu l’icône de la Nativité nous montre l’effet de cet événement sur la vie naturelle du monde créé et elle donne, en quelque sorte, une vue d’ensemble de toutes ses conséquences. Selon saint Grégoire de Nazianze, un père de l’Eglise du 4e siècle, la fête de la Nativité est la fête de la re-création, de la nouvelle création qui sanctifie l’univers tout entier et qui donne à celui-ci un sens nouveau, but et raison d’être de son existence : sa transfiguration à venir.

 

         Au centre de l’icône, vous voyez l’Enfant Jésus couché dans une mangeoire. Or regardez ! cette mangeoire ressemble à un tombeau, et les langes de l’enfant évoquent déjà le linceul, cela préfigure donc la passion à venir. Cet enfant est né pour mourir, pour donner sa vie, et c’est déjà le chemin vers la Résurrection qui se profile.

 

De même, nous sommes nés pour mourir. Nous sommes tous en chemin depuis notre naissance vers notre mort, mais, par la puissance du don, de l’amour, nous pouvons métamorphoser cet « être-pour-la-mort » en « être pour l’Amour, pour la Résurrection », sachant qu’une vie donnée ne peut plus nous être prise et que l’Amour est plus fort que la mort et donne la vie.

 

 Cette tache blanche de l’enfant enveloppé d’un suaire sur « cet autel-tombeau » se situe loin de tout l’affectif, le sentimentalisme qui accompagne habituellement la naissance d’un bébé. C’est la mission même du Christ qui est annoncée ici : il est né pour mourir et ressusciter.

 

         Marie, elle, a une position centrale, imposante aussi par sa taille. Dans cette icône de la re-création, Marie est la « nouvelle Eve ». Elle est couchée, comme toute femme venant de mettre au monde son bébé, et cela montre que l’Incarnation n’est pas qu’apparente. Marie repose sur une sorte de litière de tissu rouge qui symbolise l’Esprit-Saint. La couleur pourpre de ses vêtements, couleur royale, souligne également sa dignité de Mère de Dieu et puis remarquez qu’elle n’est pas tournée vers son Fils, mais vers ceux qui regardent l’icône.

 

     Tout premiers avertis de la naissance du Sauveur, deux bergers s’avancent dans la confiance et la foi, à droite ; et les Mages, en haut à gauche, cheminent, par un chemin plus long, qui est celui de la recherche et de la connaissance de Dieu. Leur longue marche et leur pure fidélité à l’Etoile, les mènent à découvrir que Celui qu’ils cherchaient au loin, très haut dans les astres, dort ici sur la paille. Ils représentent les 3 âges de la vie : un homme jeune, un homme mûr, un homme âgé.

 

         En bas à gauche, saint Joseph, comme vous le voyez, est méditatif et il subit la tentation du doute. Ce détail indique que dans la Nativité du Christ, l’ordre de la nature est vaincu. Devant lui, vous voyez un vieillard courbé, et vêtu de peaux de bête, il représente le diable qui vient le tenter : « Cette conception virginale est impossible », semble-t-il lui souffler. Dans la personne de Joseph l’icône nous révèle non seulement un drame personnel, celui de Joseph mais aussi celui de toute l’humanité, qui a tant de difficultés à admettre, ce qui dépasse la parole et la raison, l’Incarnation de Dieu. 

 

Cette attitude de saint Joseph sur les icônes de la Nativité vise à symboliser les difficultés de foi que nous tous, hommes et femmes de tous les temps, mais peut-être encore plus en notre temps, pouvons rencontrer devant les merveilles de Dieu. Dans les Evangiles, Joseph est décrit comme un homme juste, ce qui n’est pas de la morale mais qui veut dire qu’il est ajusté à la volonté de Dieu, qu’il « fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit » : il prit chez lui Marie, son épouse. A lui, Joseph, est confié la garde des mystères du salut.

 

         En bas à droite, vous voyez des sages-femmes qui baignent l’enfant. Leur présence souligne toute l’humanité de cette naissance et le réalisme de l’Incarnation : le Seigneur est comme tous les nouveau-nés, il a besoin d’être lavé et habillé. Il n’a pas fait semblant !

 

         Dans le registre supérieur se trouvent les anges. Les uns adorent le Dieu incarné ; les autres annoncent au monde la bonne nouvelle de la Nativité. En haut, au milieu, le ciel s’ouvre (« une demi-sphère représente symboliquement le monde céleste » et un rayon qui devient triple, vient unir ce monde céleste à la terre en la personne de Jésus. Les montagnes sont largement présentes, et on notera qu’elles sont assez escarpées et comme en mouvement. Ce n’est pas un témoignage topographique des environs de Bethléem, mais c’est le signe que la terre aussi est visitée : comme une pâte qui a reçu du levain, et elle commence à se soulever et à fermenter.

 

Le monde animal et végétal est aussi présent pour accueillir en son sein le Sauveur : le bœuf et l’âne, les moutons gardés par les bergers, et puis des arbres et des plantes. Toute la création est là.

 

Enfin, remarquons que Jésus, couché dans une grotte, se détache sur un fond noir. La grotte, véritable trou béant, symbolise les ténèbres de l’homme, nos ténèbres, matérielles, psychiques et spirituelles que Dieu vient illuminer du dedans. Dans ce monde d’ici-bas, exilé par le péché de l’homme, séparé de la source de vie, se lève le Soleil de justice, le Verbe de Dieu, Dieu en personne, et Il vient réensemencer notre monde, notre vie, notre cœur. Quelle bonne nouvelle !

 

Je vous dis toute mon amitié en Christ, à bientôt !

 

Père Pascal

 

 

Prière

 

 

Ils se confient en Toi, ceux qui connaissent ton Nom,

car Tu n’abandonnes pas ceux qui Te cherchent.

Chantez au Seigneur qui réside en Sion,

publiez parmi les peuples ses hauts faits,

car Il se souvient, Lui qui venge le sang innocent,

Il n’oublie pas le cri des pauvres.

Aie pitié de moi, Seigneur,

vois l’affliction que me causent mes ennemis,

fais-moi remonter des portes de la mort,

et je publierai ta louange aux portes de la fille de Sion,

je me réjouirai de ton salut (…)

l’humble n’est pas oublié pour toujours,

l’espérance des pauvres n’est pas perdue à jamais.

Lève-Toi, Seigneur, que l’homme ne triomphe pas,

que les nations soient jugées devant ta Face !

Extrait du psaume 9

 

 

 

Texte à méditer

 

« Celui qui est humble croit que tout dépend du Christ, que le Christ lui fait don de Sa grâce et que c’est cela qui lui permet d’avancer. Celui qui est doté de la sainte humilité vit dès maintenant dans l’Eglise incréé, sur terre. Il possède toujours la joie du Christ, y compris dans les circonstances désagréables… Brûler pour le Christ, voilà qui est tout. »

 

Saint Porphyre de Kafsokalivia (1906-1991)

 

 

 

Téléchargez la lettre en PDF

Cliquer ICI

En décembre 2019-janvier 2020

vous pourrez vivre à Béthanie

 

                                  

Noël

 

L’Incarnation de Dieu en l’homme est un évènement central pour toute l’humanité. Cela est vrai aussi pour chacun d’entre nous. Accueillir le Christ en soi est une métamorphose radicale. Rencontre fraternelle autour de la fête de la Nativité du Christ dans la joie des offices de la vigile de Noël, de la Divine Liturgie et des agapes.

 

Du 24 décembre (18h) au 25 décembre 2019 (14h)

 

 

• Méditation : s’incarner pour se libérer

 

selon l’enseignement reçu de Karlfried Graf Dürckheim

Énergie, quiétude, éveil… S’ouvrir à la détente profonde et libérer sa vitalité essentielle par la présence au corps et au souffle. Par des exercices spécifiques, apaiser les perturbations émotionnelles et laisser émerger le « clair silence » (Maître Eckhart), prémices de l’éveil et du don de la grâce contemplative. Initiation et perfectionnement (places limitées).

 

Du 26 décembre (19h) au 31 décembre 2019 (11h)

 

 

• Théophanie

 

La célébration du baptême du Christ dans le Jourdain passe souvent inaperçue en Occident. L’Église orthodoxe a maintenu à cette fête une véritable solennité, avec notamment la proclamation du mystère trinitaire. Nous célébrerons les vêpres le samedi soir et le dimanche la Divine Liturgie et la bénédiction des eaux. Vous pouvez apporter des bouteilles pour ramener chez vous de l’eau bénite.

 

Du 11 janvier (18h) au 12 janvier 2020 (14h)

 

 

• L’assise et la danse

En méditant et en dansant, nous expérimentons le repos et le mouvement, deux pratiques opposées et complémentaires qui résonnent l’une avec l’autre. Elles ouvrent en nous l’espace de la Présence. Le principe de l’exercice initiatique est la libération du mental par la répétition de gestes simples que l’on approfondit patiemment. Peu à peu, cesse le besoin de réfléchir sur la technique pour entrer dans la sensation du geste qui se fait alors de lui-même. Répéter la même danse jusqu’à pouvoir se laisser danser… Répéter la même assise en silence jusqu’à pouvoir devenir assise. « La pratique n’a pas de but, le but c’est la pratique » (Karlfried Graf Dürckheim).

 

Du 25 janvier (9h) au 26 janvier 2020 (16h30)

 

 

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BETHANIE, Prieuré Notre-Dame et St-Thiébault, 57680 GORZE

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