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Publié par Centre Béthanie

Lettre de Béthanie n°159 - Janvier 2019

Gorze, janvier 2019

 

 

Chers amis,

 

En janvier l’Eglise célèbre le miracle des noces de Cana. C’était le sujet de cette lettre et elle était terminée. Mais relisant dans le même temps un livre de père Sophrony *, quelques-unes de ses paroles me sont allés droit au cœur et j’ai su à l’instant même que je devais vous les transmettre sans attendre. Alors les voici :

 

« Autrefois, quand la vie de la majorité des hom­mes s'écoulait dans les larges artères de la tradition éta­blie, la parole du Christ était présentée de manière à ne pas déranger. Mais maintenant que la terre tout entière est lourde du désespoir de l'homme, de la révolte des consciences outragées, de la violence qui menace d'éteindre toute vie, il est nécessaire que nous fassions entendre nos voix.

 

Dans les périls actuels, les paroles de circonstance qui n'engagent à rien sont insuffisantes. Nous avons tous besoin aujourd'hui d'une foi ferme dans la victoire éternelle du Christ afin que, nous aussi, nous puissions devenir spirituellement invincibles. Pour beaucoup, cela dépend de nous-mêmes : de nous souve­nir, par exemple, que sur les fonts baptismaux, nous avons reçu une nouvelle naissance d'En haut, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ceux qui sont bap­tisés « dans le Saint-Esprit et le feu » » (Lc 3, 16) per­çoivent dans leur prière que chaque instant de notre vie baigne dans l'éternité divine. En tout temps et en tous lieux, nous sommes portés par l'invisible Main de notre Père céleste.

 Il est normal pour nous, chrétiens, d'être conscients à la fois de la présence de l'indéfectible gloire céleste et du lourd nuage de mort qui plane sur le monde. Bien que le sentiment de la mort tourmente l'âme, il ne peut éteindre le feu de la foi. La prière qui sourd en nous, nous place à la frontière de deux mondes : ce monde passager et celui à venir (cf. He 13, 14). Ce déchire­ment pénible nous oblige à prier d'une manière encore plus fervente.

 

Nous reconnaissons notre maladie - le pouvoir mortel du péché agissant en nous - et nous sollicitons l'aide d'un médecin. Alors Celui qui nous a dit qu'Il n'était « pas venu appeler les justes mais les pécheurs à la repentance », ajoutant que « ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoin de médecin, mais les malades » (Mt 9, 12-13), répond vraiment à notre appel. Il guérit notre âme de tout mal, lui donnant une énergie nouvelle, l'illuminant d'une lumière immortelle.

 

L'expérience séculaire de la vie dans l'Église a prouvé d'une manière irréfutable que pour la prière - c'est-à­-dire pour Dieu - aucune maladie de l'esprit n'est incu­rable. Nous pouvons naître dans les circonstances les plus défavorables ; nous pouvons grandir dans un milieu d'ignorance, de dureté et même de crime, et nous sentir attirés par l'atmosphère ambiante ; nous pouvons subir toutes sortes de privations, de pertes, de torts ; nous pouvons être infirmes depuis notre nais­sance et savoir ce que c'est que d'être méprisé, blessé, rejeté ; tout ce qui est fâcheux dans le monde actuel peut nous marquer et même nous posséder, mais à par­tir du moment où nous nous tournons vers Dieu, réso­lus à suivre ses commandements, un processus de guéri­son totale s'engage.

 

Et nous guérissons non seulement de nos blessures ou de nos passions, mais notre appa­rence extérieure même peut se modifier. Ceci se produi­sit souvent sur la Sainte Montagne. Certains arrivaient brisés et réduits à un état pitoyable par de nombreuses années de vie dissolue, pourtant après une brève période de profond repentir, leur visage devenait beau à voir, leur voix changeait, leurs mouvements étaient différents - et, lumineux, l'esprit brillait en eux. »

 

Que l’Esprit Saint ouvre nos cœurs à ses fortes paroles écrites il y a plus de 40 ans ! Elles étaient prophétiques, elles sont pour notre temps, qu’elles nourrissent notre prière pour le monde et notre vie !

 

Je vous dis toute mon amitié en Christ, à bientôt !

 

 Père Pascal

 

*Père Sophrony, disciple de saint Silouane au Mont-Athos, fondateur du monastère orthodoxe St Jean Baptiste en Angleterre, a été le père spirituel de père Alphonse et Rachel Goettmann. Ce texte est extrait de son livre « Sa vie est la mienne » aux éditions du Cerf.

 

 

 

Prière

 

 

Seigneur, Dieu éternel, lumière sans commencement ni fin, artisan de toute la Création, source de pitié, océan de bonté, abîme insondable d'amour pour les hommes, fais briller sur nous la lumière de ton visage. Luis dans nos cœurs, soleil de justice et remplis nos âmes de ta joie. Apprends-nous à méditer sans cesse, à nous inspirer de tes commandements et sans cesse témoigner pour toi, notre Maître et notre Bienfaiteur. Aide-nous à faire ce que tu aimes, pour que ton Nom soit glorifié, Père, Fils et Saint-Esprit.

Basile de Césarée (329-379)

 

 

 

Texte à méditer

 

Chaque jour, j'essaie de fréquenter les Évangiles et de nourrir une Authentique vie de prière. À mes yeux, prier, c'est se déshabiller pour de bon, quitter un à un tous les rôles pour se tenir à l'écoute d'une transcendance et oser un abandon, une confiance totale en plus grand que soi. Ici, les étiquettes, les représentations, les attentes volent en éclats et le moi peut s'éclipser. Il en faut du courage, pour se laisser tomber au fond du fond, oser ne rien faire, ne rien dire, ne rien vouloir et laisser Dieu s'occuper de Dieu. Prier, c'est dire oui à tout ce qui arrive, vivre sans pourquoi. Alors, nous quittent, presque malgré nous, les mécanismes de défense, les refus et cette soif de tout maîtriser. C'est, dépouillé de tout, que l'on peut oser l'impensable : appeler Dieu, Père. Si ce chemin est difficile, aride parfois, car le moi résiste toujours, j'y trouve une joie immense, une liberté qui m'invite à me débarrasser des béquilles, pour avancer et aimer gratuitement.

 

Alexandre Jollien, philosophe et écrivain

 

 

 

En janvier et février 2019

vous pourrez vivre à Béthanie

 

                                            

L’ASSISE ET LA DANSE

 

En méditant et en dansant, nous expérimentons le repos et le mouvement, deux pratiques opposées et complémentaires qui résonnent l’une avec l’autre. Elles ouvrent en nous l’espace de la Présence. Le principe de l’exercice initiatique est la libération du mental par la répétition de gestes simples que l’on approfondit patiemment. Peu à peu cesse le besoin de réfléchir sur la technique pour entrer dans la sensation du geste qui se fait alors de lui-même. Répéter la même danse jusqu’à pouvoir se laisser danser… Répéter la même assise en silence jusqu’à pouvoir devenir assise. « La pratique n’a pas de but, le but c’est la pratique » (Karlfried Graf Dürckheim).


Du 26 janvier (9h30) au 27 janvier 2019 (16h30)            

                   

 

CONCERT A BETHANIE

 

Les Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach seront interprétées par Anne-Catherine Bucher, clavecin dans le cadre de la sortie chez Naxos d’un CD enregistré dans la chapelle de Béthanie. Anne-Catherine Bucher jouera et présentera ce monument de la musique en version originale, pour un clavecin à deux claviers, tel que Bach le demande. Elle donnera quelques éléments du contexte de cette composition qui mêle danses et airs, canons et virtuosité, mystique et humour.

 

Le 1er février à 20h30

 

 

LE QUOTIDIEN COMME EXERCICE

 

« L'esprit du quotidien est le chemin » dit Karlfried Graf Dürckheim. Faire de notre quotidien un espace réservé à la pratique de la Voie intérieure, lieu de l'exercice de la vigilance permanente. Comment « gagner le temps perdu » pour le consacrer à l'essentiel... Chaque instant est l'occasion unique de l'éveil. Exercer l'art d'être dans l'instant présent.

 

Du 9 février (9h) au 10 février 2019 (16h30) 

 

 

le symbolisme de l’OISEAU

 

On raconte qu’un saint moine fut un jour interpellé par le chant d’un très bel oiseau, et que l’écoute se changea en extase. De retour au monastère, le moine ne reconnut pas ses frères, car plus de cent ans s’étaient écoulés… Cette légende médiévale illustre comme beaucoup d’autres ce lien mystérieux unissant les oiseaux du ciel à l’âme humaine tournée vers l’Esprit. Partant des récits bibliques les plus significatifs et de quelques témoignages traditionnels, nous tendrons l’oreille au chant de Celui qui tant de fois a voulu rassembler les enfants de Jérusalem, « comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes… » (Lc 13.34, Mt 23.37). La conférence et les échanges seront accompagnés d’exercices corporels (qi gong).

 

Le 22 février 2019 de 14h à 18h           

                            

 

CALLIGRAPHIE ET ENLUMINURE :

Les oiseaux, nos compagnons de paradis

 

Les oiseaux gardent parmi nous quelque chose du chant de la création, dit le poète. Symbole des relations entre la terre et le ciel, ils représentent notre part spirituelle. Associés à l'air et à l'âme, ils nous libèrent de toute pesanteur. En nous ouvrant à cette dimension de liberté, ils viendront nous inspirer des calligraphies et des illustrations qui nous feront entrer dans la louange. Session ouverte à ceux qui débutent la calligraphie et l'enluminure comme aux plus confirmés. Nous ferons l'expérience du souffle et de la Sagesse du corps au cours de notre pratique.

 

Du 23 février (9h) au 24 février 2019 (17h)       

 

 

RENCONTRE AVEC IEGOR REZNIKOFF

Résonance sonore dans le corps et chant contemplatif

 

Travail sur la résonance sonore dans le corps : perception fine des vibrations, conscience sonore approfondie, écoute et émission des sons harmoniques, intonation naturelle (non tempérée). Sur cette base, on entreprendra deux ou trois chants du répertoire contemplatif antique qui sont aussi des prières et on travaillera la Prière du saint Nom chantée. Ce cours donne les fondements profonds du chant sacré et liturgique mais aussi les bases de la thérapie par le son. Il est ouvert à ceux qui n'ont jamais chanté, comme aux musiciens et chanteurs professionnels.

 

Du 23 février (9h) au 24 février 2019 (16h30)    

                            

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