La Lettre de Béthanie N°139
Chers Amis,
Les attentats se suivent impitoyablement à travers le monde. On ne peut pas s’y habituer ! Cela ne peut pas devenir banal et on ne peut pas se cacher les yeux, même si les derniers attentats étaient plus « loin » de nous, en Turquie, en Irak et en Egypte notamment.
Je me suis interrogé : quel sens ont ces événements pour un chrétien, quand il vise des chrétiens parce qu’ils sont chrétiens et qu’il en est victime, lui-même ou à travers ses proches, ses parents, ses enfants ?
Il est impossible d’avoir à ce sujet une parole juste et crédible en étant bien au chaud dans son bureau, devant l’ordinateur comme je le suis aujourd’hui !
Mais la réponse m’est venu d’un prêtre orthodoxe copte, le père Daoud Lamei.
Ses paroles m’ont profondément touchées, mais aussi interrogées à propos de ma foi ! Aussi j’ai souhaité pour cette lettre mensuelle me taire et lui laisser la parole. Il s’exprime après l’attentat qui a lieu au Caire le dimanche 11 décembre dans une église bondée et qui a fait au moins 25 morts et 49 blessés :
« Ce qui s’est produit ce matin m’a fortement fait penser à ce que l’on chante lors de la Tasbeha (louange) : « Festoyez avec lui dans son Royaume ».
Cette phrase m’a profondément interpelée, puisque l’Eglise s’apprête à bientôt fêter la Nativité.
Aussi, il est évident que lorsque nous avons ouïe ce terrible drame, nous nous sommes tous dit à quels point ces martyrs étaient chanceux… Nos enfants et nos mamans qui sont partis au ciel ce matin étaient au sein-même de l’église, et s’apprêtaient à faire la queue pour communier le Corps et le Sang du Christ lorsque ce drame a eu lieu. Cela a une grande signification...
Le plus bel aboutissement d’une vie pour tout chrétien, c’est la présentation de son corps comme offrande pour Dieu. Le martyre, c’est l’essence de tout chrétien qui aime Dieu.
Et, si un chrétien a vécu toute une vie, quoi de plus beau que de donner la fin de sa vie à Dieu ?
Nous savons que nous partirons tous, mais lorsqu’une personne part en martyr pour le Christ, c’est une chose encore plus magnifique !
Alors de tout mon cœur, je dis à ces victimes : Bienheureux ! Nous aimerions tous être comme vous.
A travers l’actualité, je remarque que le monde pense que ce type d’événements est inquiétant pour l’Eglise. Mais en réalité, c’est tout l’inverse qui se produit.
Ce type d’événement est non seulement réjouissant pour l’Eglise, mais en plus fortifiant.
Pourquoi ? L’Eglise est une maman, dont le but est d’amener ses enfants (nous) au ciel. Et lorsque celle-ci apporte plusieurs enfants au ciel en les présentant comme martyrs, l’Eglise ne peut qu’être heureuse et fière.
Par conséquent, nous ne devons jamais être tristes pour un martyr, mais triste pour une personne qui s’est éloigné de Dieu.
Nous voulons également dire à ceux qui ont commis ces actes que nous n’avons ni peur, nous ne sommes ni en colère, ni inquiets, ni même triste.
Même ce qui peut s’apparenter à de la tristesse a une toute autre signification, puisque nous écrasons la tristesse par l’espoir.
… les historiens ont dit une parole très sage sur notre Eglise : « Le sang des martyrs sont les semailles de l’Eglise ».
Saviez-vous qu’à la seconde-même où un chrétien devient martyr, des milliers de personnes se repentent et d’autres milliers croient en notre Seigneur ?
En effet, le plus grand témoignage pour notre Eglise, ce sont nos enfants qui meurent pour elle.
Plus grand que quelconque sermon, et plus grand que quelconque argument !
Chers frères et sœurs, le premier message que je peux vous donner est le suivant : Que votre cœur ne se trouble point ! Et ne soyez pas triste, cet acte est une puissance pour l’Eglise ! Ce qui s’est produit dimanche ne déstabilise pas l’Eglise, non, il la fortifie !
Le second message que j’aimerais partager avec vous est le suivant : La sainte Liturgie, c’est le Ciel qui est sur terre.
Lorsque ces martyrs quittent la messe pour rejoindre directement et réellement le ciel, ceci est la plus belle chose qui peut arriver pour un homme.
Vous l’entendez bien, le prêtre prononce en fin de messe : « Je crois et je confesse jusqu’au dernier soupir… ».
Cette phrase a une place toute particulière dans l’histoire de l’ère des martyrs, puisque, anciennement, on amenait le chrétien pour qu’il nie et se détourne de Dieu, jusqu’à son dernier soupir.
En outre, lorsque nous célébrons la Sainte Liturgie, cette phrase prononcée par le prêtre est très forte et remplie de symbole : nous sommes tous prêts à mourir en martyr pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ.
Tant que nous prions et élevons notre cœur vers Dieu, nous sommes de fait prêts à mourir pour lui. Tant que nos yeux sont rivés vers le ciel, nous n’avons pas de plus grande chose sur terre, que le Seigneur.
Il est normal et compréhensible que nous soyons affectés par ce qui vient de se produire.
Cependant, vous devez comprendre que par cette tristesse, vous participez à la souffrance du Christ.
A toutes les personnes qui ont perdu un enfant, une sœur, une épouse ou une mère, je vous le dis : vous êtes bienheureuses également, car vous avez participé avec le Christ dans sa Passion.
Vous avez également participé à la souffrance de la Vierge Marie lorsqu’elle était tristement impuissante devant la crucifixion de son Fils.
Nous savons pertinemment et croyons véritablement que tout comme le Christ est mort puis ressuscité, nos martyrs sont morts pour rejoindre le Christ. Ils ont accompli la manifestation du Christ.
Enfin, mes bien-aimés, je vous demande de prier pour toutes les personnes qui ont commis cet acte.
Parfois, nos sentiments s’orientent vers un mauvais chemin, la colère, l’injustice ou la haine.
Ne laissons pas s’il vous plaît notre cœur prendre ce chemin.
Laissons au contraire notre cœur prendre le chemin que nous a enseigné le Christ : « Priez pour ceux qui vous font du mal » (Mt 5, 44).
Prions Dieu qu’Il illumine les yeux de ceux qu’ont commis cet acte…
Que Dieu accepte les âmes de ceux qui nous ont quittés et les récompense des couronnes des martyrs.
Que Dieu donne également de la patience aux familles, et nous donne à tous une foi ferme. »
Il n’y a rien à ajouter à ces bousculantes paroles du père Daoud mais méditons-les et gardons-les précieusement dans notre cœur.
Je vous dis toute mon amitié en Christ,
et vous souhaite de sainte fête de Noël,
à bientôt !
Père Pascal
Une vidéo qui résume la foi des chrétiens d'orient
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Où est ton frère ? C'est la question que Dieu lance à l'humanité pour chacun de nos frères assassinés, torturés, disparus, et humiliés et qu'Il confie à chacun de nous. Le sang de nos frè...
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Prière
Du lieu où le soleil se lève, jusqu’aux limites de la terre,
Chantons le Christ, Roi pacifique né de Marie, la vierge pure.
Le Créateur de l’univers s’est revêtu d’un corps servile,
Pour sauver la chair par sa chair, et ne rien perdre de son œuvre.
La grâce divine s’est reposée dans le sein d’une chaste Mère,
Et une vierge a enfanté selon un mystère nouveau.
Gloire à toi, Seigneur Jésus-Christ, Toi qui es né de la Très pure,
Gloire au Père et à l’Esprit-Saint, dans tous les siècles des siècles.
Cœlius Sedulius, a solis ortu cardine
Texte à méditer
Aujourd'hui, les mages considèrent avec une profonde stupeur ce qu'ils voient ici: le ciel sur la terre, la terre dans le ciel, l'homme en Dieu, Dieu dans l'homme; et celui que le monde entier ne peut contenir, enfermé dans le corps d'un tout-petit !
Et dès qu'ils voient, ils proclament qu'ils croient, sans discuter, en offrant leurs dons symboliques : par l'encens, ils confessent Dieu, par l'or, le roi, par la myrrhe, sa mort future.
Saint Pierre Chrysologue, évêque de Ravenne
En décembre-janvier,
vous pourrez vivre à Béthanie
Noël
L’Incarnation de Dieu en l’homme est un évènement central pour toute l’humanité. Cela est vrai aussi pour chacun d’entre nous. Accueillir le Christ en soi est une métamorphose radicale. Rencontre fraternelle autour de la fête de la Nativité du Christ dans la joie des offices de la Vigile de Noël, de la Divine Liturgie et des agapes.
Du 24 décembre (16 h) au 25 décembre 2016 (16 h)
Méditation : s’incarner pour se libérer
selon l’enseignement reçu de Graf Dürckheim
Vitalité, quiétude, éveil… S’ouvrir à la détente profonde et libérer sa vitalité essentielle par la présence au corps et au souffle. Par des exercices spécifiques, apaiser les perturbations émotionnelles dans l’assise et laisser émerger le « clair silence » (Maître Eckhart), prémices de l’éveil et du don de la grâce contemplative. Initiation et perfectionnement.
Du 26 décembre (19 h) au 31 décembre 2016 (11 h)
Session animée par le père FRANCIS, prêtre orthodoxe, MADELEINE, son épouse, praticienne en psychosynthèse, et soeur BARBARA de la communauté de Béthanie.
Théophanie
La fête du baptême du Christ dans le Jourdain passe souvent inaperçue en Occident. L’Église orthodoxe lui a gardé une véritable solennité avec la bénédiction des eaux et la proclamation du mystère trinitaire. Nous célébrerons les vêpres le samedi soir et le dimanche la Divine Liturgie et la bénédiction des eaux. Vous pouvez apporter des bouteilles pour ramener chez vous de l’eau bénite.
Du 7 janvier (19 h) au 8 janvier 2017 (16 h)
(Participation libre)