Deux homélies pour une fête
Deux commentaires, deux angles de vue pour nourrir notre méditation de la fête
Homélie du Père Francis Dekeyser
Homélie du diacre Marc Guichard
Avertissement avant d'écouter l'homélie
Je ne voudrais pas que vous ayez l'impression que mon commentaire relève de la morale. La forme de mon discours et les textes que je vous suggère pourraient vous heurter s'ils sont mal compris.
Pour être simple Dieu nous aime et nous aimons Dieu de plus en plus à mesure de notre purification intérieure (il serait plus juste de dire que de plus en plus Dieu qui vit en moi peut déployer son amour divin parce que nous lui laissons de plus en plus la place). Or plus nous aimons Dieu plus nous sommes en même temps heureux, joyeux mais aussi tristes en voyant ce qui nous sépare de lui. Et en même temps et à la mesure de notre conscience de son amour (ce qui est une grâce donné par Dieu) plus nous le louons pour son amour et plus nous l'implorons pour conserver et retrouver en nous quand nous les avons perdus cet amour et cette joie qui nous deviennent de plus en plus vitaux.
La vie en Christ c'est donc vivre en même temps et de plus en plus - sauf si nous le refusons - la Croix et la Résurrection, la douleur (de la séparation de Dieu mais aussi des souffrances dans ce monde qui ne diminuent pas particulièrement parce que nous sommes chrétiens mais qui sont assumées dans le Christ et pour le Christ et avec l'espérance du Christ) et la joie pascale de la certitude que nous sommes aimés, que la mort est vaincue et que nous ressusciterons. C'est, dans sa plus grande expression, la paix du cœur des saints qui vivent la joie intérieurement et le martyre du corps extérieurement. Mais avant cet état ils sont en général aussi passés par une phase de nuit de l'âme (que je ne nous souhaite pas si Dieu ne nous donnait pas en même temps la grâce de le supporter) où Dieu se retire et où le saint vit dans l'enfer de ne plus le sentir et de se sentir abandonné avec une seule consolation la parole offerte à St Silouane : "Tiens ton esprit en enfer et ne désespère pas".
Pour revenir à mon commentaire que vous allez écouter j'ai pris un risque en donnant à entendre des commentaires spirituels qui peuvent faire douter de l'amour de Dieu s'ils ne sont pas compris à la lumière de toute la Révélation et s'ils rencontrent sous l'enveloppe des mêmes mots des expériences personnelles difficiles sur le plan du monde.
En pratique ne vous crispez pas sur ce que vous ne pouvez pas lire ni entendre et focalisez-vous sur ce qui résonne positivement en vous et qui vous touche dans le sens de la joie et de l'amour. (ce qui trouble ne peu être que du diable qui profite des mots pour accrocher notre attention et nous détourner de l'essentiel). Et à intervalles de quelques mois relisez régulièrement ces textes et vous verrez comment évolue votre ressenti spirituel quand il se libère du psychique.
C'est comme l'expérience des psaumes qui s'approfondit plus on les lit et plus on prie. Au début on rejette ces paroles dures que l'on ne voit qu'extérieures à nous et contraire à l'amour de Dieu (voir ce qui est demandé pour les méchants, les riches etc.), puis on nous dit qu'il faut nous les appliquer à nous même et à nos passions mais là la dureté des paroles est encore plus mal ressentie puisqu'il s'agirait de nous les méchants et puis un jour quelque chose se passe en nous et les psaumes deviennent lumineux et on les comprend avec le coeur et ils deviennent un vrai médicament spirituel qui nous sauve de nos angoisses.
Diacre Marc
Le contenu de ce commentaire n'étant pas facile à entendre vous pouvez avoir besoin de le lire.
http://www.centre-bethanie.org/compression/marc_rameaux_2016.pdf