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Publié par Centre Béthanie

Lettre de Béthanie n°123

Chers Amis,

Dans l’Evangile qui décrit l’Ascension du Christ, les anges posent une question : « Hommes de Galilée, pourquoi restez vous ainsi en regardant le ciel ? ». Bien sûr, cette parole s’adresse aujourd’hui à nous. Pourquoi regardons- nous le ciel ? Ne savons nous pas qu’il n’est pas à l’extérieur, mais que le ciel est notre cœur ? Ne savons nous pas que Jésus est le nouveau Moïse qui nous guide de notre exil vers notre Terre promise ? De notre extériorité où nous nous sommes perdus vers notre intériorité, c’est-à-dire vers notre cœur où nous nous retrouverons, où nous nous rassemblerons, où nous nous réunifierons, où nous deviendrons UN.

Jésus s’est incarné, s’est manifesté, et Il est mort et a vaincu la mort de l’intérieur en ressuscitant ; Il s’est alors montré aux yeux charnels de ses disciples, ils l’ont touché de leurs mains, ont mangé et bu avec Lui et dans son Ascension Il les a guidés de cet extérieur où ils l’avaient connu vers l’intérieur de leur être, du monde extérieur et charnel qui nous est si familier vers le lieu de l’intériorité avec lequel nous avons plus de difficulté, vers ce lieu de notre cœur, vers ce que l’Ecriture appelle le ciel.

Ne confondons pas le ciel bleu de la création avec le ciel de notre cœur, il en est l’image bien sûr mais rien que l’image. Jésus est monté au ciel, ce qui veut dire qu’il est venu s’asseoir sur son trône qu’est notre cœur. Nous le manifestons liturgiquement en allumant chacun notre cierge au cierge pascal,  qui manifeste depuis Pâques la présence du Christ ressuscité au milieu de nous. Et si ce cierge est ensuite éteint, c’est qu’il a donné sa lumière à chacun de nous, comme le Christ.

Le but du Christ, c’était de disparaître à nos yeux pour pouvoir habiter nos cœurs. « Il est bon pour vous que je m’en aille » nous dit Jésus. Aussi la lumière, le Christ, n’est plus visible à l’extérieur parce que nous sommes devenus porteurs de lumière, porteurs du Christ, c’est à nous de rayonner Sa présence. La liturgie est toujours très concrète dans son enseignement. Elle nous invite à franchir une nouvelle étape dans notre relation à Jésus, dans notre relation à Dieu.

Alors, il y a de quoi rester dans l’admiration en regardant le ciel. Jésus, Dieu incarné, est venu s’asseoir dans mon cœur ! Réalisons-nous la folie de ce que nous disons ? Dieu incarné est venu s’asseoir dans mon cœur ! C’est proprement inouï ! Mais en avons-nous vraiment conscience ? Cependant tout est là, en avoir conscience !

Pourtant, une question se pose que nous ne pouvons esquiver. Si Dieu siège en notre cœur, pourquoi tant de crimes, pourquoi tant de turpitudes, pourquoi tant de haine ? Si Dieu siège dans mon cœur, pourquoi suis-je en si piteux état, pourquoi le monde est-il en si piteux état ?

Il faut se poser la question ! Dans quel état est mon cœur ? Est-il prêt à recevoir le roi des rois ? Est-il nettoyé de toutes les idoles qui l’occupent depuis la nuit des temps ? Non, Dieu ne s’impose pas : “ Je me tiens à la porte et je frappe, si tu m’ouvres j’entrerai et je souperai avec toi… ” nous dit-il dans le livre de l’Apocalypse. “ Si tu m’ouvres ”, s’il y a de la place chez toi.

Déjà à Noël, il n’y avait pas de place dans notre auberge vous souvenez-vous ? Et Il est allé naître parmi les animaux, dans la grotte des bergers. Déjà Il nous prévenait de lui faire une place, si nous le voulions ! Pendant sa vie terrestre Il nous disait aussi : “ Le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête ”. Mais aujourd’hui encore Il nous dit : “ Le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête ”.

A Gethsémani, vous souvenez-vous ? Nous dormions, Il était seul. Devant le grand-prêtre, comme devant Hérode ou devant Pilate, Il était seul, nous avons fui, disant que nous ne le connaissions pas. Vous vous souvenez ? Devant son tombeau nous avons mis des gardes pour être certain qu’Il ne se sauverait pas ? Vous vous souvenez ? Nous étions tous atterrés de ce que nous avions fait et à sa résurrection, soit nous ne l’avons pas reconnu, soit nous nous étions enfermés, toute porte close, vous vous souvenez ?

Ah ce n’est pas facile pour Dieu de venir s’asseoir sur son trône, de venir siéger dans notre cœur ! Ah non, nous ne lui facilitons pas la tâche. En vérité, “ Le Fils de l’Homme n’a pas où reposer sa tête ”. Sauf si nous prenons conscience de l’inouï de ce qui nous est proposé. Tout est dans la conscience profonde qu’Il est à la porte de notre cœur, qu’Il frappe et attend que nous lui ouvrions, alors tout est possible. Aussi n’hésitons plus, jetons dehors nos idoles, nettoyons le trône du grand Roi, ouvrons grande les portes de notre cœur afin que le roi de Gloire entre.

Alors comme nous le chantons pendant la liturgie, les anges s’écartent, les archanges reculent, les principautés s’étonnent, les puissances s’inclinent, les dominations tremblent, les forces se retirent, les chérubins se dérobent avec respect, les séraphins poussent des cris d’émerveillement devant celui qui s’avance et prend possession de son trône, prend possession de notre cœur que nous lui ouvrons, que nous lui offrons.

Le grand challenge maintenant sera de rester conscient que Jésus siège dans notre cœur, sinon nous le chasseront à nouveau et nous réinstallerons nos idoles. Restons conscient qu’Il est là, en nous, que nous sommes des Christophores, des Théophores, des porteurs de Dieu. Si nous restons conscients de cela, plus rien ne sera comme avant.

Mais être conscient ce n’est pas facile, nous le savons bien, nous nous évadons toujours ailleurs, c’est pourquoi la tradition orthodoxe nous a légués pour ce combat un joyau, une épée à deux tranchants, comme dit le livre de l’Apocalypse, c’est la répétition du Nom de Jésus. Répétons son Nom sans relâche, envers et contre tout, et nous resterons conscient qu’Il siège dans notre cœur, alors plus rien ne sera comme avant.

Je vous dis toute mon amitié en Christ, à bientôt !

Père Pascal

Texte à méditer

Sur le chemin spirituel, il ne faut rien chercher

qui serait extraordinaire.

L'extraordinaire est dans la profondeur de l'ordinaire !

Karlfried Graf Durckheïm

Prière

Ô mon Dieu, que la nuit je me souvienne de ton Nom ;

Que jamais le sommeil, le plaisir ni les affaires

ne me fassent oublier l’honneur que je Te dois.

Méditant sans trêve sur Toi, que je garde mon âme élevée vers Toi.

Que rien ne puisse arrêter le vol de ma prière,

afin que même la nuit, mon cœur s’unisse à Toi et à Jésus,

à qui reviennent la gloire et l’honneur.

Saint Ambroise de Milan

Actualité de Béthanie

Fin mai, en juin et début juillet, vous pourrez vivre à Béthanie :

  • Retrouvailles fraternelles autour d’un chantier

Un week-end exceptionnel puisqu’il sera consacré à l’entretien matériel de Béthanie et à son embellissement à l’intérieur et à l’extérieur. Vos bras et votre enthousiasme seront les bienvenus. Merci d’entendre notre appel pour ces retrouvailles dans la prière, le travail, l’amitié et la Divine Liturgie. N’oubliez pas de nous avertir de votre venue.

Du 16 mai (9h) au 17 mai 2015 (17h)                             (Gratuit)

  • Pentecôte

Cette fête accomplit toute la Création et inaugure la plénitude des temps. L’Esprit désormais « est partout présent et remplit tout ». Prendre un temps de repos et de ressourcement dans ce contexte avec la psalmodie, la méditation, la prière de Jésus, la sagesse du corps pour culminer dans la célébration des Tierces Solennelles et de la Divine Liturgie.

   Du 22 mai (19h) au 24 mai 2015 (16h)                 (Participation libre)

  • Du corps de l’homme au corps du Christ avec JEAN-YVES LELOUP

Du 13 juin (9 h) au 14 juin 2015 (17 h)                     Session complète             Jean-Yves LELOUP, docteur en psychologie, philosophie et théologie, est prêtre orthodoxe, conférencier et écrivain.

  • LE HASSIDISME avec le Rabbin PHILIPPE HADDAD

Le hassidisme est né en Europe de l'Est au XVIIIe siècle sous l'inspiration d'un grand mystique : Rabbi Eliézer, surnommé le Baal chem Tov (le Maître de bonne renommée). Son but était de redonner la foi à une majorité de juifs autant ignorants du judaïsme que soumis à de nombreuses oppressions antisémites. Pour ce fondateur, les connaissances étaient moins importantes que la joie de servir Dieu et que la prière qui jaillissait d'un cœur sincère. Nous découvrirons l'histoire et les idées de ce mouvement toujours vivace, surtout en Israël et aux Etats-Unis.

Du  5 juillet (9 h) au 6 juillet 2015 (17 h)        

 

Télécharger la version PDF de la Lettre de Béthanie

http://centre-bethanie.org/compression/lettre_bethanie_123.pdf                                               

 

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