La Lettre de Béthanie 116 (Béthanie)
Chers Amis,
La fête de la Toussaint approche et je souhaite donc à tous une bonne fête. Oui ! Une bonne fête ! Saint Paul n’appelle-t-il pas ainsi les membres des communautés auxquelles il s’adresse ? Les saints qui sont à Corinthe ou les saints qui sont à Thessalonique ? Le prêtre au cours de la messe ne dit-il pas en s’adressant à nous : les saints dons aux saints ? Bien sûr nous répondons immédiatement : un seul est saint, un seul est Seigneur, Jésus-Christ.
C’est que nous sommes ici dans le « déjà » et le « pas encore ». Nous sommes déjà saints puisque le Christ est saint et que nous sommes baptisés en Lui, plongés en Lui, immergés en Lui. C’est le sens même du mot baptême. Mais en plus nous sommes aussi revêtus de Lui ainsi que nous le chantons à Pâques et à la Théophanie : « Vous tous qui avez été baptisés en Christ vous avez revêtu le Christ ». Quelle bonne nouvelle, quelle nouvelle extraordinaire ! Plongés en Lui et revêtus de Lui.
Et pourtant ! Nous savons bien que nous ratons souvent le tir, que nous sommes souvent dans le « pas encore » et que nous sommes tellement dans l’inconscience et la non-vigilance, que nous ne vivons pas comme étant plongés et revêtus de Lui. En un mot nous savons bien que nous sommes « pécheurs » !
Il y a donc un chemin à parcourir pour rejoindre le « déjà », une sortie d’Egypte à faire, un désert à traverser. C’est l’Agneau, Yeshoua de Nazareth qui nous le montre dans l’Evangile selon saint Matthieu dans le fameux Sermon sur la montagne. Il rassemble une foule et la fait monter comme autrefois Moïse était monté sur le Sinaï, après avoir rassemblé le peuple au pied de la montagne pour recevoir les dix Paroles de Dieu, ce que nous traduisons souvent, mais maladroitement, par les dix commandements.
On nous présente ainsi un Dieu un peu militaire, ce qu’Il n’est pas. Dieu laisse toujours à l’homme sa liberté, sa capacité de dire « oui » ou de dire « non ». C’est par sa Parole, son Verbe que Dieu créa le monde et c’est par ses dix Paroles qu’Il nous propose de sortir du marasme. C’est un chemin pour quitter la logique de Caïn. Yeshoua, dans le Sermon sur la montagne, lui qui est le Verbe de Dieu, la Parole incarnée, vient, comme il le dit, non pas abroger les dix Paroles mais les accomplir c’est-à-dire les intérioriser, pour nous permettre de devenir à son image : saint.
Tout l’enseignement de Yeshoua dans les Béatitudes c’est l’intériorisation des Paroles reçues par Moïse. C’est une échelle de vie avec neuf barreaux, neuf marches, neuf clés, comme les neuf hiérarchies angéliques qui mènent depuis la terre jusqu’au trône de Dieu. Ces neuf clés que Yeshoua donne dès le début de son ministère, cette Bonne Nouvelle, sont un chemin qui mène devant le Trône de Dieu, ce Trône de Dieu qui, ne l’oublions pas, n’est pas à l’extérieur de nous, car ce Trône c’est notre cœur.
Quelles sont ces marches, quels sont ces clés ? Reprenons-les très brièvement :
- « Heureux les pauvres en esprit » c’est-à-dire les humbles ceux qui connaissent leur pauvreté, leur péché, car le Royaume des cieux est à eux.
- « Heureux les affligés » c’est-à-dire ceux qui regrettent leur péché, qui le pleure, car ils seront consolés.
- « Heureux les doux », c’est-à-dire ceux qui ne répondent pas au péché par le péché mais l’attaquent à sa racine, dans leur cœur, car ils hériteront la terre.
- « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice », c’est-à-dire de justesse, de vérité, et la vérité vivante c’est le Christ lui-même. Heureux ceux qui ont faim et soif du Christ car ils seront rassasiés.
- « Heureux les miséricordieux », c’est-à-dire ceux qui aiment avec leurs tripes, de tout leur être, comme l’Agneau immolé de l’Apocalypse, le Christ, qui a été jusqu’au bout.
- « Heureux les cœurs purs », c’est-à-dire sans mélange, ceux qui sont « monos », « Un », entièrement donné à Dieu, car ils verront Dieu.
- « Heureux les pacificateurs », c’est-à-dire ceux qui apportent la paix aux autres par leur simple présence, leur « être là », leur rayonnement, celui de leur cœur pacifié.
- « Heureux les persécutés pour la justice », c’est-à-dire les témoins du Christ, ses icônes.
- « Heureux serez-vous lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera, qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi, car votre récompense sera grande dans les cieux » et les cieux ne sont pas ailleurs, là haut, ils sont là, ils descendent et s’offrent à nous dans la célébration de chaque divine liturgie (messe). Quelle bonne nouvelle, Dieu lui-même se donne à nous, ici et maintenant. Ne soyons pas ailleurs, soyons présents !
Je vous dis toute mon amitié en Christ, à bientôt !
Père Pascal
Prière
Il est digne et juste, convenable et nécessaire de Te louer, de Te chanter, de Te bénir, de T’adorer, de Te glorifier, de Te rendre grâces, Toi, Auteur de toutes les créatures visibles et invisibles, le trésor des biens éternels, la fontaine de la vie et de l’Immortalité, le Seigneur de toutes choses.
Toi que chantent les cieux et les cieux des cieux et toute leur puissance, le soleil et la lune et tout le cortège des étoiles, la terre, la mer et tout ce qu’elle contient.
La Jérusalem céleste, l’assemblée des élus, l’Eglise des premiers-nés qui sont inscrits au ciel, les esprits des Justes et des Prophètes, les âmes des martyrs et des Apôtres. Les Anges, les Archanges, les Trônes, les Dominations, les Principautés et les puissances, les Vertus redoutables, les Chérubins aux innombrables yeux et les Séraphins aux six ailes, dont deux voilent leur face, deux couvrent leurs pieds, les deux autres servent à voler.
Tous acclament, en se répondant les uns aux autres, sans jamais cesser, louant Dieu sans fin ; ils entonnent l’hymne triomphal de Ta gloire merveilleuse ; d’une voix claire, ils chantent, ils crient, ils célèbrent, ils proclament et disent : Saint, Saint, Saint est le Seigneur Sabaoth…
« Immolatio » de la Liturgie selon Saint Jacques
Texte à méditer
La prière est une création toujours jaillissante et infinie, elle est supérieure à tout autre art ou toute autre science.
C'est par la prière que nous entrons en communion avec l'Etre éternel qui est sans commencement.
Autrement dit, la Vie de Dieu qui seule est réelle, entre en nous par ce canal.
La prière est l'aide de la sagesse suprême, d'une beauté et d'une noblesse qui surpassent tout...
Archimandrite Sophrony
En octobre et novembre vous pouvez vivre à Béthanie :
· APPROCHE POUR LA CREATION D’UNE ICÔNE
Apprendre à regarder des icônes, s’initier au dessin et à la peinture de l’icône, s’imprégner de leur sens spirituel selon la Tradition orthodoxe. La pratique de l’art de l’icône est un chemin de service, d’amour de la beauté et de persévérance qui, dans son accomplissement, permet d’offrir un lieu de rencontre entre Dieu et l’Homme. (Aucun don particulier n’est exigé pour le dessin ou la peinture. Ce stage s’adresse autant aux débutants qu’aux anciens. D’autres dates seront proposées pour continuer l’expérience.)
Du 30 octobre (9h) au 2 novembre 2014 (17h)
Sous la conduite de sœur ELISABETH du monastère St-Michel de Bois-Aubry, iconographe depuis 25 ans, ancienne élève de Léonide Ouspensky.
· DANSER DE TOUT SON ÊTRE
Habiter le mouvement transforme l’être en profondeur, c’est un des grands intérêts de la danse. Libérés de notre intellect et appuyés sur la prise de conscience de tout notre corps, nous nous laisserons porter par les rythmes des différents répertoires musicaux à travers le monde. Nourris ainsi par ce dynamisme de la vie, nous serons ramenés à cette part de créativité et de gratuité qui nous habite. La gestuelle se donne et se reçoit.
Du 1er novembre (9 h) au 2 novembre 2014 (17 h)
Session ouverte à tous, apprentissage des pas de base, notamment de la danse d’Israël.
Sous la conduite de Marie ANNET, membre de la communauté de Béthanie, professeur de danse contemporaine et sacrée, médecin formée à différentes approches psychocorporelles
· RENCONTRE AVEC LE HASSIDISME PAR LE RABBIN HADDAD
Thème : A la découverte d’une tradition mystique du judaïsme : le hassidisme
Le hassidisme est né en Europe de l'Est au XVIIIe siècle sous l'inspiration d'un grand mystique : Rabbi Eliézer, surnommé le Baal chem Tov (le Maître de bonne renommée). Son but était de redonner la foi à une majorité de juifs autant ignorants du judaïsme que soumis à de nombreuses oppressions antisémites. Pour ce fondateur, les connaissances étaient moins importantes que la joie de servir Dieu et que la prière qui jaillissait d'un cœur sincère. Nous découvrirons l'histoire et les idées de ce mouvement toujours vivace, surtout en Israël et aux Etats-Unis.
Du 9 novembre (9 h) au 10 novembre 2014 (17 h)
· UN TEMPS DE RESSOURCEMENT A L’OMBRE DU SAINT NOM
Prendre un temps de repos, de respiration et de ressourcement dans notre vie si agitée, aussi bref soit-il, permet de retrouver autrement notre quotidien, notre rapport aux autres et de garder précieusement le fil rouge de la prière. A cet effet, psalmodie, méditation, prière de Jésus, sagesse du corps, travail sur soi et temps de solitude alterneront. Cette courte retraite culminera dans la célébration de la Divine Liturgie le dimanche matin et la participation à de fraternelles agapes avec la communauté de Béthanie.
Du 14 novembre (19 h) au 16 novembre 2014 (16 h)
(Participation libre)
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BETHANIE, Prieuré Notre-Dame et St-Thiébault, 57680 GORZE
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