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Publié par Centre Béthanie

Sur les pas de Karlfried Graf Dürckheim

Mon séjour à Todtmoos Ruette au printemps 2013

Par Lothar S.


Étant un familier du centre Béthanie on m’a souvent parlé de Karlfried Graf Dürckheim qui a eu une grande influence sur les membres de la communauté et sur leur approche de l’orthodoxie chrétienne.

Le Père Alphonse Goettmann et son épouse Rachel, fondateurs du centre spirituel de Béthanie l’ont rencontré personnellement à Todtmoos Ruette en Forêt-Noire(Allemagne) et l’ont également accueilli en 1982 dans leurs locaux de Meisenthal.

Karlfried Graf Dürckheim , psychothérapeute a, après avoir vécu au Japon où il a été initié à la méditation et à d’autres techniques issues des arts martiaux, créé avec son épouse Maria Hippius le « Existential-psychologische Bildungs- und Begegnungsstätte, une Ecole de « Thérapie initiatique » dons les médiums d´origine sont la Leibarbeit / Thérapie corporelle, le dessin dirigé , la méditation et l´Exerzitium . Se sont rajoutés la peinture, la musique, la danse, le travail avec l´argile, avec l´épée, ainsi que l´astrologie, le tarot et le Yi-King. Le principe du travail qui est proposé est d’expérimenter en profondeur l’être en faisant disparaître notre ego et en essayant de comprendre autrement qu’avec le mental.

Karlfried Graf Dürckheim et Maria Hippius sont nés au ciel mais leur œuvre continue son chemin avec les collaborateurs qui les ont suivi.

Un grave évènement s’étant produit dans ma vie je suis entré dans une période d’incertitude et d’interrogations qui m’a conduit à décider de passer 8 jours à Todtmoos Ruette avec l’espoir d’y trouver du réconfort. La langue en usage à Todtmoos Ruette est l’allemand, ce qui me convient puisque c’est ma langue maternelle.

Arrivé un dimanche soir je découvre un joli hameau de style »village gaulois » avec un ensemble compact de maisons de Forêt noire anciennes bien retapées avec leurs toits trapus. Pour mon séjour j’ai pris choisi une chambre d’hôte dans l’une de ces maisons (Lehnerhaus).

L’Intérieur est spartiate avec un plafond bien bas pour mes 1m 83. A l’extérieur et à travers la fenêtre ouverte on entend constamment le clapotis de petits ruisseaux (Baechle) qui traversent tout le village et on voit une grande roue entrainée par le flux ininterrompu de ces « Baechle ». J’oserais dire que cette roue qui tourne est la roue de notre métamorphose.

Le soir même nous somme accueillis (nous somme 3 nouveaux) par Veronika au « Bergkranz » qui nous explique le fonctionnement de la maison.

Le lendemain je fais connaissance avec une dizaine de sessionistes et je reçois mon programme personnel au « Bergkranz » avec comme première étape le rudiment de la méditation Za-Zen et le travail du Hara. L’enseignement a lieu dans le« Zendo Haus » animé par Peter et Irene. Etant déjà bien familier avec la méditation que j’ai apprise entre autres à Béthanie et que j’essaye d’exercer régulièrement, je dois d’abord ici apprendre les rites à respecter dans la salle - avant – pendant – et après la méditation c’est-à-dire la façon comment d’entrer en salle, de bouger dans la salle et de la quitter.

La démonstration de la force du « Hara » est étonnante. L’absence de toute référence chrétienne m’étonne, pourtant je trouve dans la salle avec le décor japonais une belle croix dorée apparemment assez ancienne posée sur un bahut.

Les séances de la méditation ont lieu tout le jour à 7 h le matin et à 18 :30 le soir. Une séance dure 1h avec une méditation assise de 40 minutes complétée par une marche méditative de 20 minutes avec une constante correction de la posture dans un silence absolu.

Pour les autres activités j’apprends que je serai tout seul dans des session individuelles ce qui m’ennuie un peu ; mon programme de base étant assez succinct je dois prendre l’initiative pour remplier mon agenda c’est-à-dire prendre des rendez-vous supplémentaires avec le « thérapeute » de mon choix. Ma prochaine séance se passera avec Hedio pour « gefuehrtes Zeichnen » (dessin dirigé), technique qui m’est inconnue.

Les « thérapeutes »ont déjà une idée sur notre personnalité puisque avant de venir on doit envoyer une lettre de motivation expliquant un peu son histoire personnelle. Le « gefuehrtes Zeichnen » (dessin dirigé) est, d’après qu’on m’a dit, un terme employé par Maria Hippius qui a travaillée avec C.G. Jung .

On provoque-en se mettant devant une feuille blanche- une impulsion intérieure en traçant à l’improviste des lignes et des figures. Les traces et les mouvements que l’on fait expriment l´histoire personnelle de chaque individu et sont, en même temps, des signes manifestes de la possibilité de transformation. Pour ma part cela ne m’a pas été facile de laisser libre court à mes impulsions ayant une tendance marquée à rester dans le concret.

Je mis donc cette discipline de côté et je pris rendez-vous pour le « Leibarbeit / Thérapie corporelle » le lendemain. A cette occasion j’ai rencontré Dorothea Rutno qui était en 1982 avec Karlfried Dürckheim à Bethanie en qualité de « chauffeur ». Ayant bien discuté sur ces événements elle m’a laissé une photocopie d’une photo prise à Bethanie montrant le Père Alphonse, Rachel et Duerckheim à Meisenthal premier lieu d’installation de Bethanie. Dorothea se trouve sur la photo au premier plan à droite.

Le « Leibarbeit » (thérapie corporelle) a été développé par Karlfried Dürckheim. Il s´adresse, non au corps que l´on a (Körper), mais au corps dans lequel on est au monde (Leib). « Der Koerper den ich habe und der Leib der ich bin“. C´est par ce “corps que l´on est” que l´être s´exprime, prend forme, et ainsi se réalise ou échoue. On est amené, à travers différentes qualités de toucher, a avoir une perception de soi-même, du corps(Leib) que l´on est.

Pour moi cela m’a fait un bien fou et si le ciel est comme ça cela me suffit.

Aimant la musique je me suis également inscrit à l’improvisation musicale conduite par Bernadette. Elle consiste à s’exprimer dans une libre expression musicale soit avec un instrument soit avec sa voix. Moi qui suis d’un caractère assez timide et réservé je me suis bien défoulé en chantant de vieux chants de mon enfance que je croyais avoir oubliés. Toujours dans le même but d’« éveiller l’être ».

En plus de la méditation en groupe, de la « thérapie corporelle » et du « dessin dirigé » en session individuelle, que j’ai pratiqué de façon quotidienne, on m’a proposé un « ´Exerzitium » c’est-à-dire un exercice avec des gestes répétitifs et j’ai choisi le tissage. Ce travail nous apprend « le quotidien comme exercice (Der Alltag als Uebung)

J’aurais aimé faire un travail avec l´épée, ainsi qu’une initiation au tarot et au Yi-King mais pendant mon séjour il n’y a pas eu d’enseignement sur ces techniques.
Les temps libres m’ont permis de découvrir les alentours et de m’échapper parfois au repas (très bon mais exclusivement vegetarien servi au « Herzlhaus » et au « Tee Stube im Bergkranz ») pour prendre un repas un peu plus costaud en bas dans la vallée à Todtmoos à une heure à pied en longeant des cascades et en croisant des troupeaux de mouton

Comme je le disais en préambule les enseignements n’ont aucune référence chrétienne mais une chapelle, quelques icônes dans la salle à manger et une croix dans la salle de méditation ainsi que mes conversations avec le personnel laissent bien supposer que la pensée chrétienne est bien intégrée dans le tout qui reste mystère.

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